"Avec beaucoup d'honnêteté et de recul, on n'est pas forcément tous contents d'aller en Guadeloupe", a dit le Parisien dont les parents sont guadeloupéen et martiniquais, précisant même que "80% des joueurs ne voulaient pas" initialement y jouer.
Même si Monfils a précisé que cette déclaration n'était "pas dirigée contre Yannick Noah", elle est bel et bien une pierre jetée dans le jardin du nouveau capitaine, qui a pesé de tout son poids pour que le premier match de son nouveau mandat ait lieu à Guadeloupe, à Baie-Mahault exactement, sur terre battue extérieure.
Cette rencontre semble décidément problématique. Elle avait en effet déjà suscité la polémique peu après son annonce début décembre 2015. La Guadeloupe avait un temps menacé de se retirer en raison du coût trop élevé de l'événement selon elle (3,2 millions d'euros au final), avant qu'un accord ne soit trouvé finalement avec le gouvernement sur son financement fin décembre.
Là c'est un nouveau hic qui surgit. Selon Monfils, l'ex-vainqueur de Roland-Garros "a pris sa décision seul". "Il nous a demandé, il a pris la température et il a tranché", a-t-il dit, assurant qu'il n'était pas question pour autant de boycotter la rencontre. "C'est lui le capitaine, c'est lui qui décide et on suit. On arrondit un peu les angles et on va aller en Guadeloupe. J'ai envie de jouer pour la France et pour le maillot et je ferai l'effort", a-t-il déclaré.
Ces propos sèment aussi le doute sur l'entente au sein de l'équipe de France, en particulier avec le leader Jo-Wilfried Tsonga. Selon Monfils, le Manceau était le seul à être favorable à la Guadeloupe, alors que Gilles Simon, Richard Gasquet et lui-même étaient contre, tout comme les joueurs de moindre importance, comme Nicolas Mahut.
- "Le cul entre deux chaises" -
La raison invoquée par Monfils est la difficulté d'accommoder le voyage aux Antilles au milieu de la saison ATP. Lui-même avait par exemple prévu de jouer sur dur en salle en Europe, en commençant par le tournoi de Montpellier juste après Melbourne. Tsonga va en revanche faire la tournée sud-américaine sur terre battue, ce qui est "un peu plus cohérent" avec le match en Guadeloupe, a fait remarquer Monfils.
Le Parisien, âgé de 29 ans, a reconnu que la terre battue extérieure était bien la meilleure surface pour battre les Canadiens, admettant ainsi la validité de la raison sportive invoquée par Noah. Du moins en théorie, car il a aussi affirmé que le leader du Canada, Milos Raonic, celui-là même qui vient de le battre en quart de finale à Melbourne, n'aurait pas fait le déplacement si le match avait eu lieu dans l'Hexagone. "Si ça avait été en Europe, aucune chance que je vienne, il me l'a dit. Alors que là, c'est à côté (du Canada), donc il viendra", a assuré Monfils.
Étant donné ses origines guadeloupéennes, le Français n'a pas caché qu'il se sentait "partagé", "le cul entre deux chaises", a-t-il dit.
"Pour le calendrier, je trouve ça compliqué. Ce n'est pas quelque chose qui me tentait tennistiquement. L'homme de terrain dit autre chose. Il est super heureux d'aller jouer en Guadeloupe. C'est une première", a-t-il expliqué.
"C'est mes racines, c'est là que la moitié de ma famille vit. Jouer pour la première fois devant eux ça va être incroyable pour certains qui ne sont jamais venus à Roland-Garros et qui m'en parlent déjà", a-t-il ajouté.
Monfils a révélé que les joueurs français avaient donné leur accord pour les Antilles pour une éventuelle finale. Située en toute fin de saison, fin novembre, elle n'interfère pas avec le reste du calendrier.
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