A Roissy, "environ 200 taxis calmes provoquent des ralentissements aux entrées de l'aéroport", a indiqué le préfet Philippe Riffaut, chargé de la sécurité du site. Après avoir bloqué un accès autoroutier, certains chauffeurs ont entamé une opération escargot dans les terminaux, où les stations de taxis sont neutralisées, a constaté un journaliste de l'AFP.
"On s'excuse, mais on n'a pas le choix", déclare Brahim, 45 ans, qui affirme avoir perdu la moitié de son chiffre d'affaires à cause de la concurrence des VTC.
A Orly, une centaine de chauffeurs bloquaient les stations de taxis des terminaux sud et ouest.
Dans la capitale, plusieurs centaines de taxis ont passé la nuit porte Maillot, dans l'ouest, et boulevard de Bercy, dans l'est.
Sur l'immense place de la porte Maillot, ils étaient environ 200 au petit matin, bien décidés à rester malgré la pluie. Des chauffeurs niçois les ont même rejoint durant la nuit.
Les VTC "pompent notre économie et précarisent tout le monde", dénonce Moustafa Amrani, chauffeur parisien, interrogé par l'AFP. "Nous on les voit en tournée, pourquoi la police ne les voit pas ? Ils ont pourtant les mêmes yeux que nous !", s'exclame Stéphane Levy, taxi marseillais.
"On bouge pas !", "Macron démission !", scandent les manifestants, alors qu'un des leaders de la mobilisation, Ibrahima Sylla, de l'association Taxis de France, annonce un accord avec ceux de Bercy: "L'autre intersyndicale nous a tendu la main".
- "Le médiateur, on n'en veut pas" -
A l'autre bout de la capitale, une centaine de chauffeurs ont en effet campé devant le ministère de l'Economie, dont de nombreux Bordelais et Nantais.
Des discussions sont prévues dans la matinée, mais tous sont d'accord sur un point: "On rejette le médiateur, on n'en veut pas", résume Mohamed Ben Ali, du syndicat de défense des conducteurs de taxis parisiens (SDCTP).
Mardi, une délégation de neuf syndicats a été reçue par le Premier ministre, Manuel Valls, qui leur a notamment annoncé une concertation de trois mois "sur l'équilibre économique du secteur (...) et les éventuelles évolutions de la réglementation qui pourraient en découler". Cette mission a été confiée au député socialiste Laurent Grandguillaume.
La proposition n'a pas davantage convaincu en province. A Toulouse, quelque 250 taxis ont passé la nuit à l'aéroport et filtraient mercredi matin l'entrée des véhicules à ses abords, selon Stéphane Abeilhou, porte-parole de l'association de défense des taxis toulousains, qui prévoit un "durcissement" du mouvement et promet "beaucoup d'opérations en tous genres dans la journée".
Une centaine de taxis était ainsi mobilisée à la gare Matabiau et une opération escargot était en cours sur le périphérique toulousain, a-t-il précisé à l'AFP.
Les chauffeurs de la Ville rose doivent recevoir le renfort de leurs homologues bordelais. "On va à Toulouse pour bloquer le pôle économique, autrement dit Airbus", prévient Nadège Roy, vice-président du syndicat autonome des artisans taxis.
A Marseille, une opération escargot était également en cours sur l'A50 (est) en direction du centre ville, provoquant un bouchon de plusieurs kilomètres, tandis qu'un barrage filtrant limitait l'accès à l'aéroport de Marignane.
Une centaine de chauffeurs se sont par ailleurs rassemblés dans le calme place Castellane, en centre ville. D'autres taxis se sont regroupés à Aix-en-Provence, avant de partir en cortège vers la gare TGV.
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