Comme à Rome, le séjour du président iranien à Paris devrait donner lieu à la signature d'importants contrats commerciaux. Téhéran a entre autres annoncé qu'un vaste accord avec l'avionneur européen Airbus, qui porterait sur 114 appareils, serait signé dans la capitale française.
M. Rohani doit auparavant conclure mercredi sa visite de deux jours à Rome par une visite du Colisée en compagnie du ministre italien de la Culture Dario Franceschini.
Une importante délégation formée d'une centaine d'acteurs économiques ainsi que des ministres des Affaires étrangères, du Pétrole, des Transports, de l'Industrie et de la Santé, accompagne le président iranien en Europe.
Le retour de l'Iran sur la scène économique internationale, consécutif à la levée des sanctions après l'entrée en vigueur de l'accord historique sur le nucléaire entre Téhéran et les grandes puissances, a été illustré par une série de contrats avec des entreprises italiennes.
M. Rohani a rencontré lundi son homologue italien Sergio Mattarella et le chef du gouvernement Matteo Renzi, avec lequel il a assisté à la signature de nombreux accords économiques dans le cadre prestigieux du Capitole. Selon une source proche des milieux d'affaires, le montant total des contrats atteint 17 milliards d'euros.
Mardi, M. Rohani a assisté à un forum économique Italie-Iran, lors duquel il s'est livré à un exercice de relations publiques devant des dizaines de patrons italiens, les incitant à investir davantage en Iran. "L'Iran est le pays le plus sûr, le plus stable de toute la région", a-t-il assuré.
M. Rohani s'est ensuite rendu pour la première fois au Vatican où il a rencontré le pape François, qui a exhorté l'Iran à oeuvrer pour la paix au Moyen-Orient.
Les entretiens ont permis de "relever l'important rôle que l'Iran est appelé à jouer, avec d'autres pays de la région pour promouvoir des solutions politiques adéquates aux problématiques qui affligent le Moyen-Orient, pour lutter contre la diffusion du terrorisme et le trafic d'armes", a déclaré le Vatican dans un communiqué.
"A cet égard, l'importance du dialogue interreligieux et la responsabilité des communautés religieuses dans la promotion de la réconciliation, de la tolérance et de la paix a été rappelé", selon ce texte.
Une allusion à une éventuelle réconciliation entre sunnites et chiites, alors que leurs chefs de file, l'Arabie saoudite et l'Iran, s'opposent, et que le conflit entre les deux branches de l'islam a des répercussions, de la Syrie au Liban en passant par le Yémen.
- 'Moderniser notre flotte aérienne' -
Le communiqué met en exergue "les valeurs spirituelles communes" entre le catholicisme et l'islam chiite, et "les bons rapports" entre le Saint-Siège et l'Iran, ininterrompus depuis 79 ans. Le président iranien de l'époque Mohammad Khatami s'était rendu en 1999 auprès de Jean Paul II.
Mercredi en fin de journée, M. Rohani est attendu à Paris, où il rencontrera notamment jeudi le patronat français et le président François Hollande. Là aussi, l'aspect économique de la visite devrait être central.
Dimanche, avant même le départ de Téhéran du président Rohani, le ministre iranien des Transports, Abbas Akhoundi, a annoncé la signature d'un gros contrat avec Airbus. "Lors de la visite en France du président, le contrat pour l'achat de 114 Airbus sera signé", a déclaré le ministre.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole d'Airbus n'a pas souhaité commenter cette annonce.
Selon le vice-ministre des Transports, Asghar Fakhrieh Kashan, l'Iran "veut essentiellement acheter des Airbus A320, A321 et A330" pour les recevoir cette année et en 2017. "A partir de 2020, nous recevrons des Airbus A350 et A380. Nous voulons acheter huit A380 et 16 Airbus A350", a encore déclaré le vice-ministre à l'AFP.
Avant de prendre l'avion pour l'Europe, M. Rohani a lui-même fait état lundi des projets économiques de l'Iran avec la France. "Dans le domaine des transports, des documents seront signés en France, nous devons moderniser notre flotte aérienne et acheter des locomotives", a déclaré le président iranien.
Il a aussi évoqué le secteur automobile. "Des contrats importants seront probablement signés aussi bien avec Peugeot qu'avec Renault", a-t-il dit.
Après son entretien jeudi avec M. Hollande, une conférence de presse conjointe est prévue, selon la présidence française.
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