A 18H30, le trafic était redevenu normal, à l'exception de la porte Maillot, où stationnaient quelques 900 taxis, et de la place du Bataillon du Pacifique, près du ministère des Finances à Bercy, où 500 taxis étaient dénombrés selon la préfecture de police. Quelques dizaines de taxis continuaient de filtrer les voitures à Orly.
"J'appelle les manifestants toujours présents à se disperser afin de permettre aux Franciliens de regagner sans encombre leur domicile à l'issue de leur journée de travail", a déclaré le préfet de police de Paris Michel Cadot à l'AFP.
"On reste ici, on ne bouge pas. Il faudrait que le préfet écoute la colère des chauffeurs", a réagi Ahmed Senbel, de la Fédération nationale des taxis indépendants (FNTI), qui souhaite "reconduire les autorisations de manifester pour demain" (mercredi).
Auparavant, le Premier ministre Manuel Valls, qui a condamné des violences "inadmissibles", a proposé l'ouverture d'une concertation avec les chauffeurs de taxis et la nomination d'un médiateur lors d'une réunion avec les représentants des taxis.
Selon la préfecture de police, 2.100 taxis ont été comptabilisés sur différents sites de protestation.
Quelque 500 taxis se trouvaient en fin d'après-midi sur le site de l'aéroport d'Orly. Peu après 07H00, une navette avait forcé le passage et percuté un manifestant qui a été blessé à une jambe, a constaté une journaliste de l'AFP. Les autres manifestants ont frappé aux vitres du minibus et forcé ses passagers à en descendre.
Le conducteur de la navette fait partie des personnes interpellées et est entendu dans les locaux de l'hôtel de police à Orly, a indiqué une source aéroportuaire. Pris à parti, ce dernier dit avoir accéléré sous l'effet de la panique. La victime, elle, souffre d'une "blessure au tibia péroné", selon la même source.
Au total, vingt-quatre personnes ont été interpellées, à Orly et à Paris (à la porte Maillot et à la porte de la Chapelle), notamment pour "violences volontaires, port d'arme et incendie volontaire", selon une source policière. Dix-huit ont été placées en garde à vue, selon le préfet de police.
- "On n'en peut plus" -
À Paris, la porte Maillot a été envahie par des centaines de taxis qui protestaient dans un concert de klaxons et de slogans: dans la matinée des chauffeurs ont incendié des pneus sur la chaussée, avant de recevoir des gaz lacrymogènes tirés par les forces de l'ordre.
Les manifestants ont bloqué par intermittences le périphérique en descendant sur les voies de circulation, avant l'intervention des CRS pour rétablir le trafic routier.
Par ailleurs, 300 taxis ont mené depuis l'aéroport de Roissy une opération escargot sur l?autoroute A1, en direction de Paris.
"Aujourd'hui, c'est notre survie qui est en jeu. On en a marre des réunions, de négocier", a déclaré Ibrahima Sylla, le porte-parole de l'association Taxis de France.
Certains chauffeurs brandissaient des pancartes "Macron, démission", en référence au ministre de l?Économie, accusé de ne pas réglementer suffisamment les VTC.
Dans le quartier parisien de Bercy, les taxis se sont rassemblés en début de matinée en face du ministère de l'Économie, dans une ambiance assez calme.
"Terrorisme économique", "Macron-Uber complices", "Loi non appliquée", pouvait-on lire sur plusieurs pancartes. Parmi les manifestants, une cinquantaine de taxis marseillais, mais aussi des véhicules venus de Bordeaux et même un de Genève.
En province, à Toulouse, Marseille, Aix-en-Provence et Lille, le mouvement entraînait des perturbations, notamment autour des aéroports et des gares SNCF.
Les chauffeurs de taxi étaient appelés à manifester par deux intersyndicales contre les "dérives" du secteur des VTC et notamment contre la compagnie américaine Uber. Un précédent mouvement, en juin, avait été émaillé de violences.
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