Les 5,6 millions d'agents de la fonction publique ont perdu entre "8 et 10%" de leur pouvoir d'achat en cinq ans, selon FO et la CGT, qui ont appelé à la mobilisation avec Solidaires. Depuis 2010, le point d'indice qui sert à calculer leurs salaires est gelé.
La ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, a répété mardi que les fonctionnaires ne devaient pas s'attendre à une "grosse augmentation du point d'indice" lors de la négociation salariale prévue en février.
Le ministère de la Fonction publique donnait "3% de grévistes" dans la Territoriale à midi et 10,9% dans la fonction publique d'État (enseignants compris).
Côté éducation nationale, 22,3% des professeurs étaient en grève dans les collèges, selon les chiffres du ministère (50% selon le premier syndicat), et 12,24% des enseignants du primaire (33% de source syndicale).
Pôle emploi donnait 3,55% de grévistes.
La CGT a revendiqué "la plus forte mobilisation de la fonction publique depuis l'élection de François Hollande" avec 130.000 à 150.000 manifestants et surtout "30% de grévistes", un taux "nettement supérieur la dernière mobilisation" unitaire de mai 2014 (15 à 16%).
Pour la Direction générale des finances publiques, qui a connu une des plus fortes réductions de postes depuis 2007, Solidaires a fait état de "plus de 25% de grévistes" et "plus de 30% voire 40%" dans une cinquantaine de départements.
Dans le cortège parisien (6.000 manifestants, selon la préfecture de police, 15.000, selon les syndicats), le numéro un de la CGT, Philippe Martinez a parlé d'une "mobilisation sur les salaires au moment où le patronat et le gouvernement essaient de culpabiliser les salariés sur le coût du travail".
A Marseille, entre 3.600 et 10.000 personnes, selon les estimations, ont manifesté dans le centre. Ils étaient plus d'un millier à Nice, dont des enseignants et des personnels hospitaliers, plusieurs centaines à Ajaccio et Bastia.
Les manifestations ont également mobilisé à Toulouse (2.200 à 6.000) où la banderole de tête de cortège s'élevait "Contre l'austérité, pour l'emploi, les salaires, les services publics de proximité", Tarbes (700 et un millier) et Perpignan (1.000 à 3.000).
- Concertation pour les taxis -
Dans le Grand Ouest, les manifestations les plus importantes ont eu lieu à Rouen, Nantes, Brest et Tours.
A Lille, les manifestants ont scandé: "public, privé, même combat, ce n'est pas aux actionnaires de faire la loi, la vraie démocratie, elle est ici", "Il y en a ras-le-bol de ces guignols qui ferment les usines et ferment les écoles". Infirmiers, sages-femmes, retraités, bibliothécaires, cuisiniers, cheminots étaient nombreux à réclamer "des augmentations de salaires".
"Je perds 6 heures l'an prochain. Je suis révoltée qu'on supprime des options qui sont le moyen de diffuser la culture à tous", a déclaré Sylvie Fauchart, professeur de lettres et latin.
"Cette réforme prétend rendre l'école égalitaire, alors qu'elle ne fait que creuser les inégalités et tirer les élèves vers le bas", s'insurge Maud Charvet, 37 ans, professeur d'espagnol, dans le cortège lyonnais (2.150).
"Syndicalistes, pas terroristes": à Lille comme à Paris, certains ont apporté leur soutien aux salariés de Goodyear condamnés à des peines de prison ferme.
Les transports publics n'étaient pas concernés mais les contrôleurs aériens faisaient grève, avec un vol sur cinq annulé.
Parallèlement, les taxis mobilisés dès l'aube pour protester contre la concurrence des voitures de transport avec chauffeur (VTC) ont obtenu de Matignon l'ouverture d'une concertation sur "l'équilibre économique du secteur" en vue d'"éventuelles évolutions de la réglementation".
"Les chauffeurs ne sont pas satisfaits, ils ne veulent pas bouger", a réagi FO, tandis que l'UNT espérait que la concertation ouverte pendant trois mois permettrait "d'aboutir à un résultat concret".
Le premier ministre, Manuel Valls, qui a également annoncé un renforcement des contrôles, a cependant condamné les violences "inadmissibles" intervenues en Ile-de-France, où 2.100 chauffeurs, selon la préfecture, ont manifesté. En fin d'après-midi, ils étaient déterminés à poursuivre leurs rassemblements porte Maillot, Bercy et dans les aéroports d'Orly et Roissy, bien que la préfecture de police appelle à la dispersion. Sur tous ces sites, les taxis ont notamment mis en cause le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron.
Quatorze personnes ont été placées en garde à vue pour des violences et des incendies (feux de pneus). La circulation a été brièvement interrompue sur le périphérique et un chauffeur a été blessé à Orly par un mini-bus.
En région, des mobilisations ont eu lieu à Marseille, Toulouse, Grenoble et Lille, où des chauffeurs de VTC ont été pris à partie par les taxis.
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