Le Saint-Siège a souligné à cet égard le "rôle important" de l'Iran, puissance régionale, alors que les sanctions contre ce pays ont été levées le 16 janvier après un accord international sur le nucléaire iranien.
Les entretiens ont permis de "relever l'important rôle que l'Iran est appelé à jouer, avec d'autres pays de la région pour promouvoir des solutions politiques adéquates aux problématiques qui affligent le Moyen Orient, pour lutter contre la diffusion du terrorisme et le trafic d'armes", a relevé le Vatican dans un communiqué.
"A cet égard, l'importance du dialogue interreligieux et la responsabilité des communautés religieuses dans la promotion de la réconciliation, de la tolérance et de la paix a été rappelé", selon ce texte. Une allusion à la nécessaire réconciliation entre sunnites et chiites, alors que leurs chefs de file, l'Arabie saoudite et l'Iran, s'opposent, et que le conflit entre les deux branches de l'islam a des répercussions, de la Syrie au Liban en passant par le Yemen.
Même si la rivalité historique avec l'Arabie et le conflit en Syrie ne sont pas cités, le Saint-Siège n'a jamais caché son inquiétude face à la montée des tensions entre Ryad et Téhéran. De même, le Vatican est favorable à maintenir la pression sur le camp du président Bachar Al-Assad en Syrie, pour qu'il ne passe pas obstacle à une solution de paix.
Pour le Vatican, il est essentiel de ne pas avoir recours à des interventions armées, de faire agir la diplomatie, et de calmer les groupes armés que l'Iran soutient.
Le président Rohani a répondu à ces préoccupations, avant même de rencontrer Jorge Bergoglio, en affirmant dans la matinée devant des hommes d'affaires italiens et iraniens que l'Iran n'intervenait pas dans les affaires intérieures des autres pays et qu'il ne souhaitait envahir aucun des pays de la région. L'Iran est régulièrement accusé de soutenir des groupes armés en Syrie mais aussi au Liban.
- "Valeurs spirituelles communes" -
Le communiqué met par ailleurs en exergue "les valeurs spirituelles communes" entre le catholicisme et l'islam chiite, et "les bons rapports" entre le Saint-Siège et l'Iran, ininterrompus depuis 79 ans.
Selon des experts des relations chiites-catholiques, un dialogue fructueux se poursuit depuis des années entre théologiens des deux religions, sans commune mesure avec celui nettement moins intense entretenu avec l'islam sunnite.
L'ancien président Mohammad Khatami s'était rendu en 1999 auprès de Jean Paul II.
A la fin d'un entretien de 40 minutes dans la bibliothèque du Palais apostolique, François, souriant, a pris congé de son hôte en faisant voeu d'espoir dans la paix.
"Je vous prie de prier pour moi. Cela m'a fait très plaisir de vous rencontrer, et je vous souhaite bon travail", lui a rétorqué en farsi M. Rohani, alors que le pontife argentin demande souvent à ses interlocuteurs de prier pour lui.
Pour M. Rohani, ce déplacement au Vatican est une étape obligée dans la série de rencontres qui scellent la réintégration de l'Iran dans la communauté internationale.
Plus tôt dans la matinée, il s'était livré à un exercice de relations publiques devant des dizaines de patrons italiens, afin de les inciter à investir davantage en Iran.
"L'Iran est le pays le plus sûr, le plus stable de toute la région", a assuré M. Rohani, en affirmant que les investisseurs y trouveraient leur compte dans une relation "win-win", gagnante-gagnante.
L'Italie, qui entretient depuis longtemps de bonnes relations avec l'Iran, est bien placée dans la course aux contrats qui s'est engagée depuis la levée des sanctions. Lundi soir, M. Rohani et le chef du gouvernement italien Matteo Renzi ont assisté à la signature de plusieurs contrats, pour un montant total de quelque 17 milliards d'euros.
Le président iranien doit visiter le Colisée mercredi à Rome avant de s'envoler pour Paris où il est attendu par son homologue français François Hollande, et des dizaines de patrons français.
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