Shlomit Krigman n'a pas survécu aux blessures subies lundi dans la colonie de Beit Horon, au nord-ouest de Jérusalem, a annoncé mardi une porte-parole de l'hôpital Hadassah à Jérusalem. Elle a été enterrée à Jérusalem.
Une autre femme de 58 ans, victime de la même attaque, est soignée dans un autre hôpital, mais sa vie n'est pas en danger, selon une source hospitalière.
Leurs agresseurs palestiniens, Ibrahim Allan, 23 ans, et Hussein Abou Ghosh, 17 ans, ont été abattus par un garde de la colonie alors qu'ils prenaient la fuite.
Avant d'attaquer les deux femmes, les assaillants avaient essayé d'entrer dans une épicerie avec leurs couteaux, mais s'étaient heurtés à la résistance d'un employé du magasin qui leur avait bloqué l'entrée avec un caddie, selon des images de vidéosurveillance.
Sur place, les artificiers israéliens ont désamorcé trois engins explosifs artisanaux, a indiqué la police.
Cette attaque était la troisième en huit jours à l'intérieur de colonies en Cisjordanie alors que ce territoire palestinien occupé, ainsi que Jérusalem et Israël sont secoués par des violences qui ont fait 159 morts palestiniens et 25 israéliens depuis le 1er octobre, selon un décompte de l'AFP.
Un Américain et un Erythréen ont également été tués dans les violences.
- Plans pour protéger les colonies -
La majorité des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques.
Une amie d'enfance de Shlomit Krigman l'a décrite à la radio comme ayant grandi en Cisjordanie et appartenu par le passé à un mouvement proche du courant nationaliste religieux. Elle avait achevé récemment des études de design industriel.
Jusqu'à il y a huit jours, les violences n'avaient pas véritablement franchi les portes gardées des colonies, ces villes ou villages israéliens implantés sur les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967. Elles avaient aussi relativement épargné les femmes. En huit jours, quatre habitantes israéliennes des colonies ont été poignardées, dont deux sont mortes.
L'irruption de la violence dans les colonies ainsi que l'apparition d'engins explosifs accroît la pression sur le gouvernement israélien, dans lequel nombre de ministres portent la voix du lobby procolons.
Le Premier ministre Netanyahu a indiqué lundi sur son compte Facebook avoir ordonné à ses responsables de sécurité de "préparer un plan approfondi et détaillé pour protéger les colonies".
Il a aussi annoncé que seraient révoqués les permis de travail décernés par Israël aux proches des auteurs de l'attaque de lundi pour qu'ils travaillent en Israël ou dans les colonies.
- Village bouclé -
L'armée israélienne a bouclé tous les accès au village palestinien de Beit Our al-Tahta, dont était originaire le plus âgé des deux assaillants et qui avoisine Beit Horon, selon une porte-parole. Les entrées et sorties du village ne sont autorisées que pour les "cas humanitaires".
L'armée a aussi pris des mesures pour "renforcer la sécurité" dans les colonies, a ajouté la porte-parole de l'armée.
Environ 400.000 colons israéliens mènent une coexistence conflictuelle avec 2,5 millions de Palestiniens en Cisjordanie. Environ 27.000 Palestiniens ont un permis de travail dans les colonies où ils perçoivent des salaires bien plus élevés qu'ailleurs en Cisjordanie, selon des données israéliennes.
La colonisation est considérée par une grande partie de la communauté internationale comme illégale et un obstacle majeur à la paix.
Le ministère israélien de la Défense vient cependant d'approuver la construction de 153 nouveaux logements dans des colonies, a annoncé lundi la Paix maintenant, organisation israélienne qui surveille et combat la colonisation. Cette approbation rompt avec un quasi-gel de la colonisation observé depuis 18 mois par le gouvernement, selon elle.
M. Netanyahu réfute un tel gel et en écarte l'idée.
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