Un blessé à Orly, périphérique bloqué dans l'ouest de Paris: malgré les appels au calme, certains rassemblements en Ile-de-France ont donné lieu à des heurts et compliqué la circulation en pleine heure de pointe. La préfecture de police a rapporté 20 interpellations.
Alors que deux intersyndicales réclament une compensation à la baisse d'activité du secteur, due selon elles à la concurrence de certains véhicules de transport avec chauffeur (VTC) qui ne respectent pas la loi, d'autres rassemblements se déroulaient en région, mobilisant plusieurs centaines de chauffeurs.
Dès avant l'aube à Orly, quelques dizaines de manifestants ont organisé un filtrage sur l'A106 en installant des plots sur la chaussée et ne laissant passer que les taxis en grève.
Mais peu après 07h00, une navette a forcé le passage, blessant un manifestant à la jambe, a constaté une journaliste de l'AFP. Les autres manifestants s'en sont alors pris aux vitres du minibus, et ont forcé ses passagers à en descendre. Le conducteur a été interpellé.
Des incidents se sont également déroulés Porte Maillot, dans l'ouest de la capitale où 300 taxis se sont mobilisés. Des manifestants ont réussi à descendre sur le périphérique et y ont allumé un feu de pneus. La voie opposée a été brièvement bloquée par des taxis venus de Belgique. Dix-neuf manifestants ont été arrêtés.
"Aujourd'hui c'est notre survie qui est en jeu, on en a marre des réunions, de négocier", a dit Ibrahima Sylla, porte-parole de l'association Taxis de France.
Certains chauffeurs brandissaient des pancartes "Macron, démission". "Monsieur Macron, en soutenant la maraude électronique pour les VTC, vous assistez passivement au génocide des taxis", lisait-on aussi sur une banderole.
A proximité du ministère de l'Economie et des Finances à Bercy (est de Paris), quelque 150 taxis s'étaient rassemblés dans le calme.
- Barrages aux gares et aéroports -
"Le ministère de l'Intérieur nous fait des promesses, ils nous ont promis une centaine de Boers (policiers des taxis, NDLR) supplémentaires, mais tout se termine avec M. Macron, c'est lui qui manoeuvre. On veut juste l'application de la loi", a affirmé à l'AFP Rahim Edalat, taxi parisien.
Les taxis mettent en cause des pratiques illicites sur le terrain des VTC: géolocalisation avant la réservation, occupation de la voie publique, racolage et utilisation détournée des véhicules LOTI (transport collectif de deux à 10 personnes).
Les centrales de réservation parisiennes disent enregistrer une chute d'activité de 20 à 30% et les chauffeurs craignent une chute supplémentaire de la valeur des licences, leur fonds de commerce.
"En 20 ans, je n'ai jamais vu ça" en terme de baisse de clientèle, a affirmé M. Edalat. "Avant, j'avais 10 ou 12 courses par jour, aujourd'hui je n'en ai que cinq ou six". Il a assuré avoir acheté sa licence 238.500 euros en 2012. Elle n'en vaut plus que 162.000 aujourd'hui, selon lui.
En région, des manifestations de taxis ont provoqué d'importantes perturbations autour de l'aéroport de Blagnac et de la gare SNCF Matabiau à Toulouse, tandis qu'autour de l'agglomération marseillaise, des actions avaient lieu notamment à l'aéroport Marseille-Provence, à la gare TGV d'Aix-en-Provence et dans le centre-ville d'Aix.
A Lille, les taxis devaient se rassembler en fin de matinée au centre-ville. Ils avaient mis en place des barrages filtrants depuis 06h30 aux deux gares de la ville, ainsi qu'à l'aéroport.
A Bordeaux, quelque 300 taxis étaient attendus en début d'après-midi au centre-ville. Leur ire vise surtout la prolifération de VTC clandestins, "une situation qui empire étant donné l'absence de sanctions", selon Nadège Roy, présidente pour la Gironde du Syndicat autonome des Taxis.
Elle a précisé que que les VTC "légaux" ayant pignon sur rue ne sont pas la cible de leur colère, et certains leur avaient d'ailleurs adressé des messages de soutien.
Exception à cette mobilisation, Lyon, où les taxis ont décidé de jouer l'apaisement après avoir obtenu de la préfecture que les contrôles soient renforcés contre les pratiques illégales de certains VTC.
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