"Didier Barbot est sous le choc de la condamnation. Il faut qu'il digère, qu'il réfléchisse à ce procès qui a été long, fatigant", a réagi peu après l'énoncé du verdict Franck Boezec, l'un des avocats de l'accusé, agriculteur de 42 ans.
Mme Livet, ancienne aide-soignante de 40 ans, va également "prendre le temps de la réflexion", et s'interroger sur l'éventualité d'un appel, après cette "peine excessive", selon son avocate, Céline Pellerin-Goubaud.
Les accusés, qui avaient demandé "pardon" à la famille de la victime, Anne Barbot, et à ses proches, avant que la cour ne se retire pour délibérer, n'ont pas cillé au retour des jurés, alors que des parties civiles quittaient la salle en larmes.
"C'est une décision lourde, une sanction importante qui est à la hauteur de la faute", a déclaré Louis-René Penneau, qui défend notamment la mère et l'une des soeurs d'Anne Barbot, assassinée à l'âge de 38 ans, après avoir été attirée le garage de son habitation à Vritz (Loire-Atlantique), où elle a été frappée et étranglée. Puis son corps, placé dans le coffre de sa voiture, avait été brûlé dans une forêt, à environ 15 km de là, dans la nuit du 15 au 16 mars 2013.
La cour a suivi les réquisitions du représentant du ministère public, Pierre Dupire, qui avait demandé dans la matinée "une peine adaptée à chacun".
"Ils ont fait un choix à deux, ils sont tous les deux dans la manipulation", avait-il insisté, relevant toutefois une "différence fondamentale" entre les deux accusés: "Didier Barbot a tué sa propre femme, Stéphanie Livet une rivale. (...) La préparation de cet assassinat, elle est clairement l'apanage de Didier Barbot. Stéphanie Livet, elle adhère au projet (...), mais ce n'est pas elle qui mène la danse."
- "Différence de responsabilité" -
Un peu moins d'un mois avant les faits, Anne Barbot avait souscrit une assurance décès, et une demande d'adoption faite par le couple à l'été 2010 était sur le point d'aboutir, a rappelé le représentant du ministère public. De son côté, Stéphanie Livet venait de se séparer de son mari, et ce dernier avait quitté le domicile conjugal.
Il fallait donc "trouver une solution", avait souligné l'avocat général. "Didier Barbot était la bombe et Stéphanie Livet le détonateur", avait-il lancé.
Pour Me Penneau, la "différence de responsabilité entre Stéphanie Livet et Didier Barbot s'entend. Elle a montré une forme d'amour sincère alors qu'il s'est montré froid, calculateur".
Lors des sept jours de débats devant la cour d'assises, chacun des accusés avait livré sa version des faits, sa "vérité", en minimisant son rôle. "C'est moi Didier Barbot, j'assomme mais je n'assume pas. Et moi Stéphanie Livet, j'achève, mais je ne brûle pas", avait résumé l'avocat général.
"On attendait la vérité et on ne l'a pas eue en entier", a regretté Nathalie Valade, l'avocate de la mère et de deux soeurs de Didier Barbot, qui s'étaient constituées parties civiles. "Il ne ressortira pas avant un certain nombre d'années" de prison, s'est-elle toutefois satisfaite.
Didier Barbot avait lui-même signalé la disparition de son épouse à la gendarmerie le lendemain des faits, puis pris la tête des recherches pour la retrouver.
Le corps calciné d'Anne Barbot avait été découvert le 28 mars, mais l'autopsie n'avait pas permis de déterminer la cause exacte du décès.
Didier Barbot et Stéphanie Livet, qui entretenaient une relation extra-conjugale depuis septembre 2010, avaient fini par passer aux aveux, le 26 novembre 2013, après huit mois d'enquête.
Les accusés encouraient la réclusion criminelle à perpétuité.
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