. Cinq clubs anglais, trois français en quarts
Coupe "d'Europe"? Vraiment? Pour la première année depuis la création de l'épreuve, seulement deux nations seront représentées dans le tableau final. Et elles représentent les championnats les plus puissants, les plus lucratifs, loin de la promesse d'ouverture formulée par les organisateurs lors de la réforme de la compétition la saison dernière.
Avec cinq représentants anglais (Saracens, Leicester, Wasps, Exeter et Northampton), un record, et trois français (Racing 92, Toulon, Stade Français), comme lors des trois saisons précédentes, la Coupe d'Europe mettra aux prises des poids-lourds économiques du continent. Les optimistes y verront une preuve de la bonne santé du rugby de clubs. Les esprits chagrins rappelleront que dans ces deux pays, les sélections nationales y sont symétriquement en difficulté.
En attendant, Ecossais, Gallois, Irlandais et Italiens se gratteront la tête pour trouver la réplique, tant leurs moyens paraissent incomparables aujourd'hui. Jusque-là, les provinces irlandaises avaient parfaitement donné le change, remportant cinq titres entre la saison 2006 et 2015, soit autant que Français (4) et Anglais (1) réunis. La fin d'une époque?
Il y aura donc deux confrontations anglo-anglaises en quarts le week-end du 8-10 avril, synonyme d'une demie 100% Premiership, entre le vainqueur de Saracens - Northampton et celui de Wasps - Exeter. Et un porte-drapeau du Top 14 se trouvera aussi dans le dernier carré pour sûr, puisque le Racing 92 et Toulon, triple tenant du titre, s'affronteront à Colombes. Le Stade Français ira chercher l'exploit pour sa part à Welford Road contre Leicester.
. Toulon et le Stade Français s'en sortent bien
Alors que le Racing 92, déjà qualifié, a écopé d'une piqûre de rappel sur son investissement en s'inclinant face à Glasgow en Ecosse samedi (22-5), Toulon et le Stade Français étaient tenus de s'imposer pour se hisser en quarts.
La pression était terrible sur le RCT, empereur du continent depuis trois ans mais en équilibre précaire cette saison. Malgré quelques approximations, notamment dans une ligne d'attaque encore en quête de repères, les hommes de Bernard Laporte sont allés chercher au courage et la peur au ventre un succès à Bath (19-14). Ils devront hausser le ton pour franchir l'obstacle d'un Racing 92 promis à une grande année. Mais en trois mois, qui sait si l'ogre toulonnais ne sera pas sorti de son sommeil?
Le Stade Français, à la peine en championnat, a pour sa part soigné son moral en bousculant Leicester (36-21), avec le bonus offensif en prime, à Jean-Bouin. Cette prestation enlevée leur offre une place de meilleur deuxième et des retrouvailles avec les Tigers dans trois mois. Elle prouve aussi que subsiste quelque part la flamme qui les avait menés au titre national la saison dernière. Mais pour jouer à fond ce premier quart de Coupe d'Europe depuis 2010, le club parisien devra entre-temps s'être refait une santé en Top 14, qui reste sans doute son objectif prioritaire.
. Clermont, quel raté!
Cela sent les lendemains qui déchantent en Auvergne, après l'élimination de l'ASM dimanche au terme d'un match fou face à Bordeaux-Bègles, perdu 37-28 dans le sprint final. Finaliste malheureux en 2013 et 2015, demi-finaliste en 2012 et 2014, Clermont devra encore attendre pour assouvir sa soif d'un premier titre européen.
Les Auvergnats ressasseront sans doute longtemps ce revers à Marcel-Michelin, où ils n'avaient plus perdu en Coupe d'Europe depuis 25 matches. Contre l'UBB qui n'avait plus qu'une mince chance de qualification, l'objectif était d'assortir la victoire du bonus. Pourtant dans les clous, ils ont payé très cher la gestion catastrophique du dernier quart d'heure, marqué par un carton jaune au bouillant Julien Bardy quelques instants après son entrée en jeu, puis deux essais bordelais, fatals aux aspirations clermontoises.
Reste à évaluer les conséquences dans le groupe de cette sortie de piste, notamment pour la suite de la saison, alors que le club a aussi des prétentions élevées en Top 14. Le manque de lucidité des cadres, notamment internationaux, en fin de match interroge. Le temps de la digestion est venu et il s'annonce difficile.
Le tableau des quarts
Quart de finale 1: Saracens - Northampton
Quart de finale 2: Wasps - Exeter
Quart de finale 3: Racing 92 - Toulon
Quart de finale 4: Leicester - Stade Français
Demi-finales (22-24 avril)
Vainqueur QF 1 - Vainqueur QF 2 (lieu à confirmer)
Vainqueur QF 3 - Vainqueur QF 4 (lieu à confirmer)
Finale le 14 mai au Grand Stade de Lyon
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