Dans cet ouvrage obtenu jeudi soir par l'AFP, M. Sarkozy a choisi de mettre en exergue une citation de Confucius, censée traduire l'état d'esprit qui l'a animé pour l'écriture de cet ouvrage. "L'archer est un modèle pour le Sage. Quand il a manqué le milieu de la cible, il en cherche la cause en lui-même".
La défaite de 2012 "me conduit à analyser ce que j'aurais dû faire différemment, à la fois dans la conduite des réformes et dans l'exercice de la fonction présidentielle", reconnaît l'ex-chef de l'Etat.
"Aujourd'hui, je regrette d'avoir retardé des réformes qui auraient dû être engagées dès les premiers jours de mon quinquennat", affirme-t-il, à propos notamment de "la baisse des charges", qui aurait dû être "plus immédiate et plus forte".
"J'aurais également dû aller au bout de deux sujets plutôt que de les contourner: les 35 heures et l'ISF". Autres "erreurs": l'exonération fiscale des heures supplémentaires et le bouclier fiscal, qui, "pour habile qu'il fut d'un point de vue technique, (l)'a exposé à un coût politique". Ca a été "un raté de communication grave".
M. Sarkozy regrette également avoir "cédé à la colère" au Salon de l'agriculture (il avait lancé "casse-toi pauvre con" à un homme qui l'avait insulté), et être parti en vacances tout de suite après son élection sur un yacht (celui de son ami Vincent Bolloré).
La campagne de 2012 fut "décevante quant aux débats de fond", écrit-il également.
A propos de l'affaire Bygmalion, qui vaut à plusieurs de ses proches d'être mis en examen, le président des Républicains affirme: "on aura sans doute du mal à le croire. C'est pourtant, je le jure, la stricte vérité: je ne connaissais rien de cette société jusqu'à ce que le scandale éclate".
Le livre, composé de dix chapitres d'une lecture fluide, alterne les réflexions personnelles - "les deux années qui ont suivies mon départ ont été heureuses (...) Force m'est de reconnaître que cet échec de 2012 m'a apaisé" - et les propositions de fond.
"Ce livre n'est pas une déclaration de candidature à la prochaine élection présidentielle. Il est trop tôt" mais "tout dire avant le grand rendez-vous de 2017 pour tout faire après, telle est bien, me semble-t-il, la seule stratégie possible pour être à la hauteur des défis qui attendent la France", explique M. Sarkozy.
Pour que "l'alternance ait lieu - si ce n'est pas nous, ce sera, hélas, la présidente du Front national" - l'ancien président avance ce qui apparaît quand même comme une trame d'un futur projet: Europe, immigration, fiscalité, retraite ("première étape à 63 ans dès 2020", "64 ans en 2025)... "Ce sont le travail et les entreprises qui redresseront la France", affirme-t-il.
Finalement, il ne reviendra pas sur le mariage homosexuel, comme il l'avait annoncé pendant sa campagne pour la présidence de l'UMP: "il ne saurait être question de démarier les mariés, ce serait injuste, cruel et en outre juridiquement impossible".
"Au risque d'être à contre-courant, je veux dire mon oppositon au mandat unique", écrit-il également.
L'ex-chef de l'Etat assure également n'avoir "ni amertume, ni détestation envers (s)on successeur" François Hollande, "aucun compte à régler, aucune vengeance à assouvir".
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