Dans les Côtes d'Armor, où les éleveurs ont été délogés jeudi matin par les forces de l'ordre de la RN12 qu'ils bloquaient près de Saint-Brieuc depuis mercredi après-midi, les actions se sont poursuivies toute la journée et la RN12 était à nouveau bloquée en soirée, cette fois près de Guingamp.
Cet axe voit passer chaque jour plus de 60.000 véhicules, et son blocage constitue "une gêne insupportable pour les usagers", a souligné le préfet, Pierre Lambert.
Avec tracteurs et remorques, les producteurs de porcs, lait et viande bovine ont joué toute la journée au chat et à la souris avec les forces de l'ordre dans ce département, avec toujours comme objectif différents points de la RN12 qui relie Rennes à Brest.
"On va continuer, si on nous déloge, on va sur un autre endroit, il faut qu'on nous entende", a expliqué à l'AFP Didier Lucas, président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles, qui a appelé à cette mobilisation avec les Jeunes agriculteurs (JA).
Dans la Sarthe, plusieurs dizaines d'agriculteurs ont également manifesté à l'appel des JA. Ils se sont notamment rendus jusqu'à la préfecture, avec une grande banderole accrochées entre deux tracteurs où l'on pouvait lire: "Le Foll, au boulot", en référence au ministre de l'Agriculture.
Pendant qu'une délégation était reçue à la préfecture, les manifestants se sont allongés pendant 10 minutes sur le bitume pour symboliser la mort économique et sociale qui les menace.
Auparavant, les manifestants avaient organisé des barrages filtrants bloquant plusieurs axes permettant d'accéder au Mans, avec les mêmes revendications économiques, et en solidarité avec les éleveurs bretons mobilisés, avait constaté un photographe de l'AFP.
"Après toutes les belles annonces que nos élus de la République nous ont faites cet été ou cet automne, on arrive en ce début d'année 2016 dans des situations encore plus critiques qu'il y a un an, les prix se sont extrêmement dégradés, entre autres sur la filière laitière", a expliqué David Bourdin, président des JA de la Sarthe.
Il s'agit pour les éleveurs d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la crise qui perdure dans leur profession. Ils tirent depuis des mois la sonnette d'alarme en raison des cours trop bas, inférieurs aux coûts de production, auxquels le porc, le lait et la viande bovine sont achetés par les industriels de la transformation.
Les syndicats veulent également obtenir l'engagement des distributeurs et des industriels pour que les négociations commerciales annuelles en cours se fassent dans le respect d'un prix équitable reversé au producteur, mais aussi de la transparence sur la répartition des marges tout au long de la filière.
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