"Nous infligeons aujourd'hui beaucoup de dégâts à Daech (acronyme arabe de l'EI). Ils ont perdu (...) 40% du territoire qu'ils contrôlent en Irak, 20-30% au total", a estimé le secrétaire d'Etat américain John Kerry en marge du Forum économique de Davos.
Selon lui, l'EI devrait être "très sérieusement atteint" en Irak et en Syrie d'ici la fin de l'année.
D'ores et déjà "il y a un chiffre que donne la coalition (..) C'est 22.000 morts depuis le début des opérations", a déclaré le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, sur la chaîne d'information en continu France24.
Pour le coordinateur de l'UE pour l'antiterrorisme, Gilles de Kerchove, les revers enregistrés par l'EI face à la coalition pourraient d'ailleurs inciter certains de ses dirigeants à s'installer en Libye, pays où "il n'y a pas de frappes aériennes ni de gouvernement pleinement fonctionnel".
Lancées à l'été 2014, les frappes de la coalition se sont intensifiées depuis les attentats de Paris en novembre (130 morts), notamment sur les sites de production de pétrole, dont le trafic était l'une des principales sources de revenus pour l'EI.
Depuis, l'EI semble dans une "situation de grande fragilité", selon Jean-Yves Le Drian. "Il n'y a plus de grande offensive de Daech depuis quelque temps", "leurs moyens financiers commencent aussi à s'assécher", a-t-il noté.
"L'intensification des frappes contre Daech porte ses fruits", a également estimé le commandant du porte-avions français Charles de Gaulle, le contre-amiral René-Jean Crignola, en escale à Abou Dhabi.
Mais, a ajouté Jean-Yves Le Drian, "il faut rester très prudent". "Ils ont été secoués, amenuisés par nos interventions, y compris dans leurs moyens lourds, mais ils se sont aussi habitués à la nouvelle donne", a-t-il expliqué. "Ils s'insèrent au milieu des populations civiles et ils se protègent de cette manière. Ils mènent des opérations ponctuelles de résistance ici et là."
- prochaine accélération -
La campagne aérienne a entraîné de premiers reculs de l'EI à Kobané (Syrie), Sinjar et dernièrement Ramadi (Irak). Mais l'organisation continue de recruter des combattants. L'EI dispose ainsi de 35.000 jihadistes, dont au moins 12.000 étrangers, selon M. Le Drian.
Et l'organisation a lancé samedi une offensive sur la ville de Deir Ezzor (est), encore tenue par Damas.
Pour en venir à bout, "le rythme des interventions sera accéléré", a déclaré le président français François Hollande, au lendemain d'une réunion à Paris des ministres de la Défense des sept principaux pays contributeurs de la coalition anti-EI.
La stratégie, réaffirmée lors de cette réunion, "passe par la libération des villes de Raqa, en Syrie, et de Mossoul, en Irak, parce que c'est là que se situent les centres de commandement de l'Etat islamique", a souligné le chef de l'Etat.
François Hollande a noté qu'au cours de cette réunion avait également été "réaffirmée" la "volonté (...) d'apporter notre soutien aux forces arabes et kurdes qui combattent Daech au sol".
Des forces spéciales américaines sont également présentes dans les deux pays. Elles "apportent des capacités uniques qui démultiplient" l'efficacité militaire de la coalition, s'est félicité le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, dans un discours à Paris.
A cette occasion, il a appelé la Turquie à en "faire davantage" dans le cadre de la coalition, notamment en contrôlant mieux sa frontière avec la Syrie.
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