Manuel Valls espère qu'il pourra y avoir un accord entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne en février pour éviter un Brexit, mais pense qu'il faudra "plus de temps".
Interrogé par quelques journalistes au Forum mondial sur la possibilité d'un accord, il a répondu: "Non, je pense qu'il faudra plus de temps. Les discussions commencent là depuis peu. Au delà des discours, il faut pouvoir le faire sur des bases concrètes spécifiques. La France souhaite qu'un accord soit possible mais encore une fois pas à n'importe quelle condition".
Manuel Valls parlé d'un risque d'une "dislocation du projet européen" à "très court terme", dans "les mois qui viennent", évoquant pêle-mêle "crise des réfugiés, terrorisme, montée des populismes" et le Brexit.
M. Valls était une des vedettes de la journée, avec David Cameron qui devait s'exprimer en début d'après-midi, ainsi que le Grec Alexis Tsipras.
Les services de Manuel Valls avaient annoncé la couleur dès mercredi, en prévenant que la France viendrait à Davos lancer un "message d'alerte" sur l'Europe lors de ce forum réunissant l'élite de l'économie mondiale, qui se retrouve prise sous des menaces économiques et géopolitiques en tout genre: effondrement des prix du pétrole, ralentissement chinois, terrorisme...
Le Premier ministre français devait participer en fin de matinée à une séance de débat très attendue sur "le futur de l'Europe", aux côtés notamment de deux protagonistes majeurs de la crise grecque de 2015, Alexis Tsipras et le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble.
Athènes vient d'accepter la participation du FMI au nouveau plan d'aide à la Grèce, renonçant ainsi à tenir tête plus longtemps aux adeptes de la rigueur, dont l'Allemagne est la chef de file.
Le pays a accepté en juillet un troisième plan d'aide internationale en cinq ans, d'un montant de 86 milliards d'euros, et s'est engagé en contrepartie à lancer de nombreuses réformes économiques et sociales, dont certaines ne se font pas sans heures, comme celle des retraites, qui entraîne une grève en Grèce.
M. Tsipras a rencontré mercredi le Commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici pour débattre du projet de réforme de ces retraites présenté par Athènes.
David Cameron doit lui s'exprimer sur la place de la Grande-Bretagne dans le monde alors que la pression monte au Royaume-Uni autour du referendum sur un éventuel Brexit.
Des membres du Labour, le principal parti d'opposition britannique, ont lancé mercredi une campagne pour un vote en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne lors du vote à venir, à contre-courant de la ligne officielle du parti.
Le résultat du référendum sur cette question est "plus imprévisible que jamais", vient de reconnaître devant le Parlement européen le président du Conseil européen, Donald Tusk, qui tentera en février d'arracher un accord aux chefs d'Etat et de gouvernement sur les réformes demandées par Londres pour rester dans l'Union.
"Le temps est compté, c'est pourquoi je vais travailler dur pour parvenir à un accord en février. Ce ne sera pas facile, mais c'est encore possible", a-t-il ajouté.
David Cameron a formulé des demandes dans quatre domaines, auxquelles il souhaite avoir des réponses avant d'organiser le référendum sur le maintien de son pays dans l'UE, peut-être dès l'été prochain.
Le point le plus controversé concerne les aides sociales aux immigrants issus de l'UE: le Premier ministre britannique voudrait imposer un moratoire de quatre ans avant tout versement.
Le dossier avance, mais "il n'y aura pas de compromis sur les valeurs fondamentales comme la non-discrimination et la liberté de circulation", a prévenu M. Tusk.
En cas d'accord, M. Cameron a annoncé qu'il ferait campagne pour le maintien de la Grande-Bretagne dans l'UE.
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