Ces suppressions de postes chez EDF SA ont été chiffrées à au moins 4.000 vendredi par des sources syndicales. Elles se feront via des non-remplacements de départs à la retraite ou des départs anticipés.
Sollicité mardi, EDF ne souhaitait toujours pas faire de commentaire.
Pour l'électricien, qui a beaucoup embauché ces cinq dernières années avec un taux de remplacement des départs en retraite "qui avoisinait les 200% en 2013", selon son dernier bilan social, c'est une brusque inversion de tendance.
Une réduction "drastique" dénoncée mardi par la fédération FO Mines et Energie, qui annonce qu'"en signe d'opposition", elle "quittera" la séance du CCE jeudi après s'être exprimée. La CGT, première force syndicale de l'entreprise, la CFE-CGC et FO appellent d'ailleurs à la grève ce jour-là pour "assurer la pérennité" de l'entreprise, "préserver nos emplois et notre statut et garder les moyens pour bien faire son travail".
Au 31 décembre 2014, les effectifs d'EDF SA étaient de 67.567 salariés statutaires, contre 64.838 en 2012, soit une hausse de 4,2% en deux ans. Entre 2010 et 2014, cette hausse équivaut à 9% selon d'autres chiffres fournis à l'AFP, avec environ 15.000 embauches .
- Le commercial touché -
Pour l'électricien, il s'agissait de renouveler les compétences, notamment dans le nucléaire, en vue du grand carénage (maintenance lourde des centrales nucléaires françaises). Pour 2015, EDF prévoyait déjà une diminution de son taux de remplacement, avec un ratio d'un départ/une embauche.
Parmi les départements touchés, figurerait notamment le commercial. La fin, au 1er janvier dernier, des tarifs réglementés jaunes et verts pour les professionnels porte un coup à EDF, qui a déjà perdu 30% de ses clients dans ce secteur. La R&D, dénonce SUD Energie, perdrait aussi "autour de 7%" de son budget, "donc principalement d'effectifs", d'ici à 2018.
Lors du CCE, doivent aussi être abordés un volet "comptes" et un volet "projet industriel", selon une source syndicale. Outre les suppressions de postes, le volet social évoque le dossier temps de travail, avantages sociaux et retraites.
Le 10 décembre, les élus du CCE avaient déclenché un droit d'alerte - une première dans l'entreprise - devant la situation "économique et sociale préoccupante" de l'énergéticien qui venait d'annoncer sa sortie prochaine du CAC40.
Depuis, la baisse des prix du marché et l'évaluation à la hausse du coût du centre d'enfouissement de déchets nucléaires Cigéo, qui a contraint EDF à passer une charge d'environ 800 millions d'euros dans ses comptes 2015, sont venues s'ajouter à d'autres sujets d'inquiétude pour les acteurs de l'entreprise.
Les salariés de l'énergie se sont mobilisés à plusieurs reprises depuis novembre pour manifester leurs craintes. Au nombre de celles-ci, la mise en demeure de la Commission européenne pour l'ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques, l'avancement du chantier du réacteur EPR de Flamanville (Manche), le grand carénage, le projet de rachat d'Areva NP ou les "modalités économiques" de la construction de deux EPR en Angleterre.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.