Les drapeaux seront mis en berne sur les bâtiments publics et une cérémonie de prière est prévue dans la matinée dans la capitale Islamabad, ont indiqué les services du Premier ministre Nawaz Sharif.
Le chef du gouvernement et le général Raheel Sharif, puissant chef d'Etat major, ont convenu de poursuivre "à plein régime la guerre contre le terrorisme et l'extrémisme", selon la même source.
"Toute la nation soutient cette guerre et elle sera menée à sa conclusion logique".
Tôt mercredi, quatre hommes, armés de fusils d'assaut et de grenades, ont profité du brouillard pour s'introduire sur le campus de l'université de Bacha Khan à Charsadda, à une cinquantaine de kilomètres de Peshawar. Ils ont massacré une vingtaine de personnes, majoritairement des étudiants, avant d'être abattus par les forces de l'ordre.
Cette attaque rappelle le pire attentat qu'ait connu le pays, perpétré il y a un peu plus d'un an dans une école de Peshawar, par des talibans qui avaient massacré de sang froid plus de 150 personnes, en majorité des élèves.
Elle jette aussi une ombre sur le bilan des autorités en matière de sécurité, pourtant érigée en priorité absolue.
"Juste au moment où tout le monde pensait que le Pakistan avait passé un cap et quasiment vaincu le monstre du terrorisme, il semble que la terreur relève sa tête ignoble", déplore jeudi le principal quotidien national, Dawn. "En 20 jours (depuis le début de l'année, NDLR), il y a eu 60 morts dans des attaques terroristes dans le pays".
Le département d'Etat américain a relevé dans un communiqué qu'en attaquant des étudiants, les terroristes prenaient une nouvelle fois pour cible "les générations d'avenir du Pakistan".
Mardi, un attentat suicide sur un marché avait tué une dizaine de personnes à la périphérie de Peshawar.
- Attaque de 'représailles' -
Une faction du mouvement taliban pakistanais Tehreek-e-Taliban Pakistani (TTP) a revendiqué l'assaut, mais a rapidement été désavouée par la principale composante du mouvement.
"Nos quatre kamikazes ont mené l'attaque contre l'université de Bacha Khan aujourd'hui", a déclaré par téléphone à l'AFP un de ses commandants, Umar Mansoor, soupçonné d'être également le cerveau de l'attaque contre l'école de Peshawar en 2014.
Ce chef rebelle fait partie d'une faction du TTP répondant au nom de Hakimullah Mehsud, en référence à un commandant taliban tué par un drone américain en novembre 2013.
"Cette attaque a été lancée en représailles à l'opération Zarb-e-Azb", vaste offensive antiterroriste actuellement menée par l'armée dans les zones tribales du nord-ouest frontalières de l'Afghanistan, a-t-il indiqué.
Mais un autre porte-parole du TTP, Muhammad Khurasani, s'est désolidarisé de cette revendication, annonçant que les auteurs de cette attaque seraient poursuivis et jugés au nom de la charia (loi islamique).
"Le TTP condamne fortement l'attaque aujourd'hui et se dissocie totalement de cette attaque non islamique", a-t-il tweeté.
Deux des assaillants étaient des adolescents et les deux autres avaient une vingtaine d'années, a indiqué un haut responsable de sécurité.
Dans l'une des résidences pour étudiants, impacts de balles sur les murs, mares de sang sur le sol et portes défoncées témoignaient de la violence de l'attaque, ont indiqué des journalistes de l'AFP.
L'attaque est "potentiellement un crime de guerre", a estimé l'organisation Amnesty International.
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