L'Europe et ses crises sont au menu de la deuxième journée de la réunion du gratin du monde politique et économique mondial, avec dans l'après-midi une intervention du Premier ministre britannique David Cameron, qui pourrait s'exprimer sur le "Brexit", l'éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
Dans la matinée (10h15), une table ronde réunira outre Manuel Valls, le chef du gouvernement grec Alexis Tsipras et le ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble, dont la posture intransigeante vis-à-vis d'Athènes avait porté la crise grecque à son paroxysme en 2015.
C'est un "véritable message d'alerte" sur une Europe "qui doit se ressaisir" que compte lancer Manuel Valls, a résumé son entourage.
"Face à la gravité et l'ampleur des défis européens, avec une année 2016 de tous les dangers" (crise des réfugiés, menace terroriste, panne du projet européen, possible "Brexit"), "il faut évidemment que les réponses et les méthodes soient à la hauteur", souligne-t-on à Matignon.
Avec un appel à aller plus vite, "pour répondre avec les délais qui soient à la hauteur des crises qui l'affectent", alors que l'Europe est une nouvelle fois apparue comme trop divisée mais aussi trop lente à réagir face à la menace transnationale des groupes jihadistes et de la gestion de l'afflux de réfugiés sur ses côtes.
La présence du Premier ministre à Davos, place forte du capitalisme et du libéralisme mondial, est également une énième preuve de la "clarification" de la ligne social-démocrate menée par François Hollande depuis deux ans.
Au début du quinquennat, l'exécutif socialiste venait à Davos en petit comité, pour ne pas dire en catimini. Aujourd'hui, c'est devenu "un endroit où il faut être", selon la formule employée par M. Valls, qui doit notamment rencontrer une vingtaine de grands patrons, ainsi que le nouveau Premier ministre turc, le nouveau président argentin mais aussi le chanteur de U2, Bono.
"Il n'y a pas de problème entre la gauche, l'économie et l'entreprise, et Davos. Ce sont des débats anciens, dépassés", a même jugé le Premier ministre dans une interview à la télévision suisse.
Après François Hollande lui-même l'an dernier, la France est de nouveau présente en force, avec la venue de plusieurs ministres, dont le chef de la diplomatie Laurent Fabius et le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, populaire dans les cercles libéraux mais aussi dans les enquêtes d'opinion.
- Tsipras-Schaüble -
L'échange Tsipras-Schaüble en assemblée plénière intervient lui alors qu'Athènes vient d'accepter la participation du FMI au nouveau plan d'aide à la Grèce, renonçant ainsi à tenir tête plus longtemps aux adeptes de la rigueur, dont l'Allemagne est la chef de file.
Athènes a accepté en juillet un troisième plan d'aide internationale en cinq ans, d'un montant de 86 milliards d'euros, et s'est engagée en contrepartie à lancer de nombreuses réformes économiques et sociales, dont certaines ne se font pas sans heurts, comme celle des retraites, qui entraîne une grève en Grèce.
Dans l'après-midi, la prise de parole la plus attendue sera celle du Premier ministre britannique David Cameron, qui verra bientôt son pays voter par référendum sur un maintien ou une sortie -cas inédit- du Royaume-Uni de l'Union européenne.
Promis d'ici à la fin 2017 par David Cameron, le référendum pourrait se tenir dès 2016, notamment en cas d'accord lors d'un sommet les 18 et 19 février à Bruxelles sur les négociations en cours entre l'UE et l'exécutif britannique.
M. Cameron, qui mène ces négociations, a indiqué qu'il ferait campagne pour le maintien du Royaume-Uni au sein de l'UE, à condition d'obtenir une série de réformes.
Le résultat du référendum sur cette question est "plus imprévisible que jamais", a reconnu mardi devant le Parlement européen le président du Conseil européen, Donald Tusk, qui tentera en février d'arracher un accord sur les demandes de Londres.
La plus controversée concerne les aides sociales aux immigrants issus de l'UE: M. Cameron voudrait imposer un moratoire de quatre ans avant tout versement.
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