Cette audition se poursuivait mercredi soir et une décision sera prise jeudi matin sur une présentation à la justice en vue d'une éventuelle mise en examen de celui qui fut un "grand flic" jusqu'à sa nomination comme préfet sous Nicolas Sarkozy.
Cet ancien commissaire de 59 ans est aujourd'hui à la tête du Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps).
Un autre policier, un commandant qui est son directeur de cabinet au Cnaps, est également en garde à vue, tout comme le patron d'une importante société de sécurité et de service aux aéroports, qui revendique plusieurs milliers de salariés et des contrats avec plusieurs dizaines de compagnies aériennes.
Le Cnaps est l'instance chargée notamment de l'agrément et du contrôle des agents et entreprises de sécurité privés, sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Suspendu dès l'annonce de sa garde à vue mardi, Alain Gardère a également été en charge de la sécurité des aéroports de Roissy et du Bourget jusqu'à sa nomination au Cnaps en janvier 2015.
Ces gardes à vue se tiennent dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 23 septembre, notamment pour abus de biens sociaux, trafic d'influence, corruption et prise illégale d'intérêts.
Deux femmes qui avaient été interpellées mardi ont été remises en liberté.
- Ancien "grand flic" -
Selon une source proche du dossier, Alain Gardère est interrogé sur des faits présumés remontant à plusieurs années.
Nommé préfet par la droite, l'ancien "grand flic" Alain Gardère a été directeur adjoint de cabinet du ministre de l'Intérieur Claude Guéant, sous la présidence Sarkozy.
Il avait été nommé préfet délégué pour la sécurité à Marseille, avec notamment pour mission d'y faire cesser les règlements de comptes sanglants. Il avait quitté ce poste peu après l'arrivée de la gauche au pouvoir.
C'est notamment lui qui avait mis en oeuvre la réforme de la police du Grand Paris quand il avait pris la tête de la police urbaine de proximité en 2005.
Alain Gardère n'est pas le premier préfet auquel la justice s'intéresse.
Claude Guéant, également préfet, est mis en examen notamment pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée dans l'affaire de la vente de deux tableaux flamands pour expliquer un virement de 500.000 euros sur son compte. Il a également été condamné en novembre à deux ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire des primes en liquide versées alors qu'il était directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur.
Un autre préfet proche de l'ancien président Nicolas Sarkozy, Guillaume Lambert, a pour sa part été mis en examen en tant que directeur de sa campagne présidentielle en 2012, notamment pour escroquerie et recel d'abus de confiance dans l'affaire Bygmalion.
En 2012, l'ex-préfète de Lozère (2007-2009) Françoise Debaisieux avait été condamnée à un an de prison ferme pour avoir dérobé des tableaux et des meubles appartenant à l'Etat, qu'elle avait ensuite restitués.
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