Vers 12H30 (11H30 GMT), les Bourses européennes chutaient toujours, Paris perdait 3,12%, Francfort 3,02% et Londres 3,01%, après avoir décroché dès l'ouverture dans le sillage des marchés asiatiques.
"C'est un début d?année calamiteux, probablement jamais vu, en dehors peut-être du mois de janvier 1988, après le krach de l'année précédente", observe Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez HPC.
Selon lui, les investisseurs sont focalisés sur le pétrole, alors que les cours de l'or noir ont signé une nouvelle chute, provoquant un plongeon des Bourses asiatiques.
Les prix du pétrole repartaient à la baisse mercredi en cours d'échanges européens, après avoir franchi un nouveau cours plancher à New York, le dernier rapport de l'Agence internationale de l?énergie (AIE) ayant renforcé les inquiétudes quant aux excédents mondiaux.
A Tokyo, l'indice Nikkei a plongé de 3,7%, tombant au plus bas en 15 mois. La Bourse de Shanghai a abandonné 1,03% tandis que Hong Kong a dévissé de 3,82%, à son plus bas niveau de ces quatre dernières années.
L'AIE a expliqué dans son rapport mensuel publié mardi que les cours pourraient continuer de reculer cette année car l'offre devrait rester surabondante, du fait de la production iranienne qui va venir s'ajouter après la levée des sanctions économiques et financières qui frappaient Téhéran.
"L'évolution du prix du pétrole est un baromètre qui mesure actuellement le degré d'anxiété des investisseurs", relève pour sa part Franklin Pichard, de Barclays Bourse.
Les marchés européens n'ont donc pas réussi à poursuivre le rebond observé la veille, sous l'impulsion de chiffres sur la croissance chinoise qui laissent espérer des mesures de relance de la part des autorités.
La croissance chinoise a bien ralenti l'an dernier à son plus bas niveau depuis 1990, à 6,9%, mais les investisseurs mondiaux avaient réagi positivement à ces données, soit parce que ce chiffre avait largement été anticipé, soit parce qu'il laisse espérer de nouvelles mesures de Pékin pour donner un coup de fouet à la deuxième économie mondiale.
Dans la tourmente, les investisseurs se tournaient vers les dettes des pays les plus solides de la zone euro, à savoir l'Allemagne et la France, dont les taux d'emprunt connaissaient une nette détente.
- Des milliards de dollars volatilisés -
Depuis le début de l'année, les places financières dégringolent et des milliards de dollars de valorisation sont partis en fumée.
"On va continuer d'assister à une guerre entre la nervosité des investisseurs et des indicateurs techniques qui montrent que la chute est allée trop loin", a commenté Chihiro Ohta, analyste chez SMBC Nikko Securities Inc. à Tokyo.
"Aux racines de la débâcle de ce début d'année se situe le déséquilibre entre l'offre de pétrole et la demande, et tant que les prix ne se stabiliseront pas, les marchés boursiers seront à la peine".
Dans ce contexte de fébrilité, le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé mardi ses prévisions de croissance. L'économie mondiale pourrait bientôt "dérailler", a indiqué le FMI, en pointant le ralentissement chinois et la situation "périlleuse" de nombreux pays émergents.
L'institution internationale a réduit de 0,2 point sa prévision de croissance pour 2016 (3,4%) comme pour 2017 (3,6%) alors que les pays émergents sont guettés par le "ralentissement généralisé". L'essoufflement chinois fait en particulier chuter les cours de nombreuses matières premières et prive les pays qui les exportent de ressources cruciales.
Le renforcement du dollar, qui pénalise les cours du pétrole libellés en billets verts, n'améliore par la situation. Sur le marché des changes, les devises des émergents accusaient le coup.
En Russie, où le pétrole représente avec le gaz plus de la moitié des revenus de l'Etat, le rouble est ainsi tombé mercredi à son plus bas niveau historique face au dollar.
La roupie indonésienne perdait de son côté 0,4% face au billet vert tandis que le ringgit malaisien cédait 0,3%.
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