C'est Ruello lui-même qui en a fait l'annonce, brève: "J'ai vu Philippe Montanier ce matin pour lui dire qu'on se sépare et qu'il est remplacé par Rolland Courbis".
Courbis n'aura donc été conseiller que huit jours. Nommé à cette fonction le 12 janvier, à l'étonnement général, alors qu'il venait de mettre fin à ses fonctions d'entraîneur de Montpellier peu avant Noël, le technicien âgé de 62 ans rebondit bien plus rapidement que prévu, lui qui se disait "fatigué après 24 mois pénibles" passés dans l'Hérault.
Voilà pourtant le Marseillais, embarqué jusqu'à la fin de saison, selon les termes de son contrat, dans une énième aventure et un environnement totalement nouveau pour lui en Bretagne, où il n'avait jamais encore posé ses valises.
La mission de Courbis ne consiste pas cette fois à sauver un club à la dérive et sous la menace d'une descente en Ligue 2, comme ce fut parfois le cas dans sa longue carrière, notamment à l'AC Ajaccio (2004) ou à Montpellier (2013), mais à remettre sur les bons rails une équipe en crise de résultats et de confiance à domicile et par trop épisodiquement en panne de jeu.
- Rennes, 6e de L1 -
Car le Stade Rennais, tout en affichant le 19e bilan de L1 à domicile cette saison, est classé 6e après 21 journée à trois points seulement du podium et donc d'un accessit pour le 3e tour préliminaire de la Ligue des champions.
L'ambition de Rennes de jouer une coupe d'Europe est donc intacte, mais ses dirigeants ont choisi la méthode forte pour la renforcer, craignant que le sursis ne finisse par s'estomper à force de faux pas à domicile.
Celui de mardi, en Coupe de France, a donc été de trop pour Montanier, déjà fragilisé depuis sa mise sous tutelle par Courbis, à l'initiative de Ruello.
"On a un accord très clair avec Philippe, le jour où ça va pas, je l'appelle dans mon bureau, je lui dis +c'est fini, on se sépare+", avait lancé le président la semaine dernière lors de la présentation du conseiller Courbis...
Incapable de s'imposer au Roazhon Park depuis le 29 août (3-1 contre Toulouse, 4e journée), Rennes a ainsi sombré une fois de plus devant son public face au modeste 8e de Ligue 2, alors qu'il avait une occasion rêvée de briser cette série de 10 matches sans victoires (dont cinq défaites).
- 32% de victoires -
Pour Montanier, frappé d'un "sentiment de honte" mardi soir, ce revers restera en tout cas comme son dernier à la tête d'une équipe dont il affiche un bilan guère flatteur de 32% de victoires depuis sa nomination en mai 2013. Seul Philippe Bergerôo avait fait pire avec 10%, en 2002, limogé après dix matches et une seule victoire.
L'ancien entraîneur de Valenciennes et de la Real Sociedad est le 4e technicien de L1 à être démis de ses fonctions cette saison, après Hervé Renard (ex-Lille), Jean-Marc Furlan (ex-Troyes) et Hubert Fournier (ex-Lyon), quand Marcelo Bielsa (ex-Marseille) et Courbis ont eux choisi de démissionner.
Montanier avait pourtant prolongé son contrat jusqu'en juin 2018 en mai dernier, mais avec une nette réduction de ses prérogatives (arrivée d'un adjoint dédié aux attaquants, Frédéric Née, et d'un chargé de mission auprès du président, Mikaël Silvestre).
Interrogé la semaine passée sur l'épée de Damoclès que constituait en plus la présence d'un autre entraîneur comme Courbis au club, Montanier se voulait philosophe, bien rompu aux façons de faire dans le football: "On sait qu'on est sur des sièges éjectables. Quand il n'y a pas de résultat, on se fait couper la tête. Par une épée de l'intérieur ou de l'extérieur... de toute façon la tête va tomber".
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