En pleine tempête boursière, le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé mardi ses prévisions de croissance. L'économie mondiale pourrait bientôt "dérailler", a ajouté le FMI, en pointant le ralentissement chinois et la situation "périlleuse" de nombreux pays émergents.
Les marchés avaient rebondi mardi dans l'espoir de voir les autorités chinoises prendre des mesures de relance.
La croissance chinoise a bien ralenti l'an dernier à son plus bas niveau depuis 1990, à 6,9%, mais les investisseurs mondiaux avaient réagi positivement à ces données, soit parce que ce chiffre avait largement été anticipé, soit parce qu'il laisse attendre de nouvelles mesures de Pékin pour donner un coup de fouet à la deuxième économie mondiale.
Mais ce regain a fait long feu et les marchés ont été rattrapés par le recul persistant du pétrole.
Le baril de brut américain a plongé à un nouveau plus bas de 12 ans dans les échanges électroniques en Asie, en dessous du seuil des 28 dollars, plombé par l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Celle-ci a prédit que le marché allait se noyer "dans un surplus d'offre", des craintes alimentées en particulier par le retour du pétrole iranien sur le marché.
"Le marché pétrolier est confronté à la perspective d'une troisième année consécutive où l'offre dépassera la demande de 1 mbj" (million de barils par jour), a expliqué l'AIE, évoquant "une tension énorme sur la capacité du système pétrolier à l'absorber efficacement".
Depuis mi-2014, les cours se sont effondrés de plus de 75%, sous l'effet de la surabondance de l'offre, d'une demande morose, du ralentissement de l'économie mondiale et du renforcement du dollar.
- Des milliards de dollars volatilisés -
A la mi-journée, la Bourse de Hong Kong perdait 3,8%, à son plus bas niveau depuis début 2012.
Tokyo reculait de plus de 3% avant de se reprendre. Sydney cédait 1,2% tandis que Shanghai faisait des va-et-vient entre territoires positif et négatif pour s'établir vers -1,4% aux alentours de midi.
Depuis le début de l'année, les places financières dégringolent et des milliards de dollars de valorisation sont partis en fumée.
"On va continuer d'assister à une guerre entre la nervosité des investisseurs et des indicateurs techniques qui montrent que la chute est allée trop loin", a commenté Chihiro Ohta, analyste chez SMBC Nikko Securities Inc. à Tokyo.
"Aux racines de la débâcle de ce début d'année, se situe le déséquilibre entre l'offre de pétrole et la demande, et tant que les prix ne se stabiliseront pas, les marchés boursiers seront à la peine."
Le FMI a réduit de 0,2 point sa prévision de croissance pour 2016 (3,4%) comme pour 2017 (3,6%) alors que les pays émergents sont guettés par le "ralentissement généralisé". L'essoufflement chinois fait en particulier chuter les cours de nombreuses matières premières et prive les pays qui les exportent de ressources cruciales.
Le renforcement du dollar, qui pénalise les cours du pétrole libellés en billets verts, n'améliore par la situation.
Sur les marchés des changes, les devises des émergents étaient en baisse. La roupie indonésienne perdait 0,4% face au dollar américain tandis que le ringgit malaisien cédait 0,3%.
Le dollar australien perdait 0,5%. Le dollar néo-zélandais cédait 0,5% alors que le taux d'inflation atteignait son niveau le plus bas depuis 16 ans.
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