Ces légionnaires du 2e Régiment étranger de génie de Saint-Christol (Vaucluse) participaient à un exercice d'aguerrissement en montagne, avant de partir en opération, lorsqu'ils ont été surpris vers 13H50 au-delà de 2.000 mètres d'altitude.
Au total, treize skieurs dans un groupe d'une cinquantaine de militaires ont été emportés par la coulée de neige. Outre les cinq décédés, huit militaires ont été blessés. Deux d'entre eux, retrouvés en état d'hypothermie, dont un dans un état grave, ont été transportés dans les hôpitaux de Grenoble et Saint-Jean-de-Maurienne. Six autres ont été plus légèrement blessés, dont quatre ont également été hospitalisés à Saint-Jean-de-Maurienne, a indiqué la préfecture de Savoie.
Selon une source policière, les militaires -des légionnaires venus d'Europe de l'Est, mais aussi du Népal-, étaient ensevelis sous 3 à 4 mètres de neige et ont été retrouvés grâce aux détecteurs de victimes d'avalanche, dont ils étaient équipés.
François Hollande a exprimé "la solidarité de la Nation" après la mort des cinq militaires. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, se rendra mardi matin à Valfréjus, selon son entourage.
Le parquet d'Albertville a ouvert une enquête qui doit déterminer les circonstances de l'accident avant un éventuel transfert du dossier à un parquet à compétence militaire, en l'occurrence celui de Lyon, si des éléments venaient étayer la piste de l'homicide involontaire.
"Il faut qu'on comprenne ce qui s'est passé, la nature du risque et la dimension technique, et on verra ensuite s'il y a matière à compétence militaire", a précisé une source judiciaire.
Selon Jean-Claude Raffin, maire de la commune de Modane dont dépend la station de Valfréjus, ces militaires, "des gens normalement aguerris à ce genre de sortie", sont partis "vers 9H00 de la station" et étaient "sur le point de regagner le sommet du col du Petit Argentier" lorsque l'avalanche s'est déclenchée dans un secteur "pas très vaste" mais "très raide", en dehors du domaine skiable.
- Risque "marqué" d'avalanche -
Il s'agit "vraisemblablement d'une plaque à vent", a estimé le capitaine Cyril Anceau, de la CRS Alpes, unité de police spécialisée dans les secours en montagne. La coulée de neige mesurait "400 mètres de large pour 250 mètres de dénivelé", a-t-il précisé.
Les recherches ont cessé à 16H30 et tous les rescapés ont regagné une maison communale, où ils ont été pris en charge par du personnel de la station et des pompiers.
Trois hélicoptères ont été engagés dans les recherches, menées par les secouristes de la CRS Alpes. Cinq maîtres-chiens et trois médecins étaient aussi sur place.
Ce nouveau drame de la montagne intervient alors que le risque d'avalanche était de trois ("risque marqué") sur une échelle de cinq dans le massif des Cerces, proche de la frontière italienne.
Selon l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches (Anena), la coulée s'est produite entre 2.350 et 2.600 mètres d'altitude, en combe nord-est du Petit Argentier.
Le 2e Régiment étranger de génie de Saint-Christol est un régiment de génie d'assaut, dont les missions sont notamment le renseignement, le combat direct et l'appui à la mobilité, selon le site internet du ministère de la Défense. Rattachés à la Brigade alpine, ces militaires interviennent en montagne. Tous leurs membres ont donc des brevets d'alpinistes et de skieurs militaires.
Ce régiment avait déjà été endeuillé en février 2012, à Valloire (Savoie), dans les mêmes circonstances. Une avalanche y avait emporté cinq légionnaires, dont un était décédé.
L'avalanche meurtrière de lundi est le deuxième accident mortel dans les Alpes en moins d'une semaine. Mercredi, trois personnes, deux élèves de 16 ans d'un lycée de Lyon et un skieur ukrainien de 56 ans, ont trouvé la mort dans une avalanche sur une piste fermée de la station des Deux Alpes (Isère).
Âgé de 47 ans, un professeur qui encadrait les lycéens a été mis en examen samedi pour homicides involontaires.
Avant le drame de Valfréjus, sept personnes avaient déjà trouvé la mort dans des avalanches depuis le début de l'année dans les Alpes françaises.
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