Quelque 58% se déclarent insatisfaits de leur situation professionnelle et 88% estiment que le métier s'est dégradé au cours des dernières années, indique un sondage Harris Interactive réalisé en décembre auprès de 5.555 professeurs des écoles du secteur public.
En revanche, leur état d'esprit s'est amélioré par rapport à 2014, date de la précédente enquête commandée par le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, au plus fort de la crise des nouveaux rythmes scolaires. Ils sont 80% à se dire "fiers" d'exercer leur métier (+7 points par rapport à 2014) et 75% "motivés" (+6 points). Les sentiments de "stress", d'"impuissance", de "déception" et de "colère" restent à des niveaux élevés (de 76 à 62%), mais en net reflux.
Mais "à 18 mois de la fin du quinquennat (de François Hollande) qui avait donné la priorité à l'école primaire, le fossé tend à se creuser entre d'un côté la motivation des enseignants et la fierté (d'enseigner), et de l'autre l'insatisfaction envers un métier à bout de souffle", déclare à l'AFP Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp.
Leurs principales motivations? La volonté de transmettre le savoir (59%), la réussite des élèves (54%) et le sentiment d'être utile à la société (35%).
Parmi les motifs de satisfaction figurent l'ambiance de travail (citée en tête par 77% des instits), la diversité des contenus enseignés (73%), la répartition du temps de travail au cours de l'année (56%) et la place du travail en équipe (51%).
- Seuls face aux demandes faites à l'école -
La sécurité de l'emploi, l'équilibre vie professionnelle/vie privée et les vacances ne viennent qu'ensuite, cités respectivement par 19, 14 et 10% des personnes interrogées.
L'école affronte "des demandes sociales de plus en plus complexes, mais les enseignants ont l'impression qu'ils doivent les porter le plus souvent seuls", ajoute le responsable syndical. "Cela crée de la souffrance et de la culpabilité."
Ainsi, s'ils estiment entretenir de bonnes relations avec leurs collègues, leurs élèves ou les parents (de 91 à 75%), ils sont nettement plus circonspects envers l'inspection (54% disent avoir de bonnes relations) et surtout le ministère de l'Education (seulement 21% d'avis positifs).
Les instits plébiscitent le travail en équipe entre collègues, qui permet de trouver de meilleures solutions à un problème donné ou de se soutenir mutuellement, mais 88% disent ne pas disposer de suffisamment de temps pour s'y adonner.
Et 88% regrettent la lourdeur des tâches administratives, chronophages, tandis que 91% sont insatisfaits de la formation continue ou de l'accompagnement dont ils peuvent théoriquement bénéficier.
Des niveaux de frustration qui dépassent même le mécontentement lié au salaire (83%), qui est pourtant en France l'un des plus bas d'Europe pour les enseignants du premier degré. A noter cependant qu'une hausse du traitement reste la première attente des enseignants pour l'avenir.
Les instits les plus heureux sont ceux exerçant dans de petites écoles (une à trois classes) ou en zone rurale, les femmes et les jeunes en début de carrière.
L'Education nationale comptait en 2014 quelque 330.000 enseignants du premier degré dans le public (dont 82,6% de femmes), avec un âge moyen de 41,6 ans, selon les derniers chiffres disponibles du ministère de l'Education. Ils étaient 44.000 dans le privé.
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