"Le Premier ministre nous a fait part de son attitude de fermeté par rapport aux revendications que nous portons. Nous avons réaffirmé en ce qui nous concerne le bien-fondé de celles-ci, notamment en ce qui concerne la co-officialité de la langue corse, la question du statut de résident, la question des prisonniers et celles du transfert de la compétence fiscale", a déclaré M. Simeoni en sortant de près de deux heures d'entretien à Matignon.
"Nous avons constaté en l'état le désaccord, mais nous avons convenu de l'ouverture d'un dialogue avec la constitution de trois groupes de travail" entre les représentants de la Corse et les représentants de l'Etat, a expliqué aux journalistes le président du Conseil exécutif de Corse -le mini-gouvernement de l'île.
Un premier groupe sera "consacré à la question de la langue" corse, un deuxième "à la question foncière et à la lutte contre la spéculation" et un troisième "sur les institutions de la Corse, le statut et la question notamment de l'intercommunalité", a-t-il détaillé, en indiquant que ces trois groupes se réuniraient "à intervalles réguliers" jusqu'en juin.
Cette rencontre avec le Premier ministre était la première depuis la victoire du camp "natio" en décembre lors des élections territoriales en Corse, avec plus de 35,3% des voix au second tour.
Pour M. Simeoni, "il s'agira pour nous de démontrer la pertinence de nos arguments et la nécessité d'aller vers une révision constitutionnelle pour permettre les mesures qui nous semblent indispensables, mesures pour lesquelles nous avons été mandatés par une majorité de Corses à l'occasion des élections territoriales de décembre".
"Chacun campe pour l'heure sur ses positions mais le propre d'un processus de dialogue c'est de permettre à chacun d'écouter l'autre. Nous avons nous la volonté de nous inscrire dans une logique de dialogue", a-t-il assuré.
Les dirigeants insulaires demandent notamment l'amnistie des prisonniers dits "politiques" un statut que Paris ne reconnaît pas; la co-officialité de la langue corse en plus du français; l'instauration d'un statut de résident pour limiter la spéculation touristique, et l'inscription de la Corse dans la Constitution pour lui accorder une plus grande décentralisation.
Manuel Valls avait déjà exprimé fin décembre sur TF1 son hostilité à ses revendications.
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