Saluées par le patronat, les mesures en faveur des entreprises ont été critiquées par les syndicats, la CGT et FO haussant le ton contre une politique "libérale accentuée".
L'emploi est "la seule question qui vaille au-delà de la sécurité des Français", a déclaré le chef de l'État lors de ses v?ux aux acteurs de l'entreprise et de l'emploi.
plan Pour le président, qui a fait à plusieurs reprises de la baisse du chômage la condition d'une nouvelle candidature, le temps est compté, avec 650.000 chômeurs supplémentaires inscrits à Pôle emploi depuis son élection et le chiffre record de 3,57 millions de personnes sans aucun travail.
Il avait révélé les principaux volets du plan le 31 décembre.
Lundi, il a précisé que l?État allait dépenser "plus de deux milliards d'euros" pour l'emploi, sans nouvel impôt.
Les entreprises de moins de 250 salariés percevront une prime immédiate de 2.000 euros par an pour toute embauche en CDI ou en CDD de plus de 6 mois de salariés rémunérés jusqu'à 1,3 Smic, a-t-il annoncé.
Cette somme "représente le reliquat des cotisations patronales une fois pris en compte l'ensemble des allègements de charges" dont elles bénéficient, notamment du Pacte de responsabilité.
Le dispositif est établi pour 2 ans, "le temps du basculement du CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi) en baisse définitive de charges", a-t-il ajouté.
Autre mesure en faveur des entreprises: le plafonnement des indemnités prud'homales de licenciement en fonction de l'ancienneté.
Ces annonces ont été saluées par le patronat: elles "vont dans le bon sens", a réagi Pierre Gattaz, le président du Medef qui attend néanmoins "des mesures concrètes".
François Asselin, pour la CGPME, a souligné que le basculement du CICE en baisse directe de charges était ce qu'elle réclamait, et que la prime de 2.000 euros, c'était "mieux que rien".
- 'Fin des 35 heures' -
Enfin, la future réforme du Code du travail accordera aux entreprises de nouveaux assouplissements sur le temps de travail, notamment sur la majoration des heures supplémentaires, sans toucher à la durée légale de 35 heures, a assuré le chef de l?État.
Les heures supplémentaires sont majorées à 25%, sauf dérogation. Une disposition fixe toutefois un plancher de 10% de majoration et la ministre du Travail, Myriam El Khomri, se dit opposée à une suppression éventuelle de ce plancher.
Mais pour l'Union syndicale Solidaires, "ce sont de nouvelles attaques contre la réduction du temps de travail qui se préparent", tandis que Benoît Hamon (aile gauche du PS), redoute la "fin des 35 heures".
"Ça fait beaucoup d'aides aux entreprises", a dénoncé le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, qui reproche à M. Hollande de "continuer ce qui ne marche pas".
Jean-Claude Mailly (FO) a fustigé un "PLA, programme libéral accentué", comme la transformation dans du CICE en baisse des cotisations, "sans un mot" pour "garantir le financement de la protection sociale".
Laurent Berger, de la CFDT, voit dans la prime pour les PME des "effets d'aubaine" qui seront "inefficaces".
Deuxième axe du plan: un milliard d'euros pour financer la formation de 500.000 chômeurs.
M. Hollande a demandé que soient définis les besoins de formation "branche par branche, région par région" avec la mobilisation notamment de Pôle emploi et de l'Afpa.
"C'est une bonne nouvelle pour les demandeurs d'emploi. Plus de 500.000 attendent des formations", a réagi Yves Barou, président de l'Afpa (association pour la formation professionnelle des adultes), qui forme 80.000 chômeurs par an et serait en mesure de doubler ce nombre.
Le coût total de la formation professionnelle est de 32 milliards par an, dont 4 milliards pour les chômeurs. Elle ne bénéficie qu'à un chômeur sur dix, contre deux sur dix en Allemagne par exemple.
Le chef de l'État a également annoncé une augmentation des contrats de professionnalisation, qui devraient passer à 50.000 bénéficiaires, contre 8.000 actuellement. Ces contrats de formation en alternance associent formations pratique et théorique.
"On reste très dubitatifs", a réagi la CGPME, tandis que la CFDT insiste sur "l'opérationnalité de ces formations" pour "arriver à un retour à l'emploi".
"Ça n'est pas la formation qui va créer de l'emploi", souligne de son côté Carole Couvert (CFE-CGC).
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