Des représentants du groupe sont attendus à 16H00 au ministère de l'Ecologie à Paris pour s'expliquer devant les membres de cette commission technique, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier sous couvert de l'anonymat.
La commission avait été mise en place par le gouvernement après le scandale Volkswagen. Or, des tests menés sur des véhicules ont relevé, notamment pour des Renault, un dépassement de normes pour le CO2 et les oxydes d'azote (NOx).
Plus tôt lundi, le directeur commercial du groupe Renault, Thierry Koskas, a indiqué qu'il y aurait "des discussions techniques cet après-midi".
M. Koskas, interrogé lors d'une conférence de presse de présentation des ventes mondiales du groupe Renault, a ajouté que le groupe travaillait "sur un plan technique qui doit permettre de réduire les émissions" par rapport aux niveaux constatés, et qui sera "présenté dans les semaines qui viennent".
Les tests menés pour la commission par le laboratoire Utac-Ceram visent à mettre au jour la présence de logiciels fraudeurs tels que ceux utilisés par Volkswagen, capables de détecter une situation de tests et de s'adapter. Les premiers résultats n'en ont toutefois pas relevé, hormis chez le groupe allemand.
M. Koskas a répété que contrairement au géant de Wolfsburg, "Renault n'avait pas triché".
"Dans les conditions des tests d'homologation, nos véhicules respectent les normes d'émission", a-t-il souligné, concédant qu'hors "des conditions des tests, il y a effectivement des écarts entre les émissions dans des conditions réelles et les conditions normalisées, c'est un fait".
"Nous ne pensons pas que ceci va affecter notre image" de marque, a commenté M. Koskas.
Pour dépolluer ses moteurs diesel, Renault a actuellement recours à la technologie du "piège à NOx", plus simple et moins coûteuse, mais aussi moins efficace en conditions réelles, que celle de la réduction catalytique sélective (connue sous son acronyme anglais SCR) qui implique une injection d'urée.
- Le titre toujours en repli -
Dans la foulée du scandale Volkswagen, qui a aussi contribué à mettre en lumière les disparités entre les normes d'homologation les émissions en conditions réelles d'utilisation, Renault avait annoncé en décembre un plan d'investissements de 50 millions d'euros pour réduire l'écart entre ces valeurs.
L'association allemande de protection de l'environnement Umwelthilfe avait dénoncé fin novembre des niveaux "effrayants" d'émissions de NOx du Renault Espace, bien supérieurs aux normes homologuées lorsque les mesures étaient effectuées à chaud et non à froid.
Jeudi, la CGT avait, dans un tract, révélé que des perquisitions avaient eu lieu sur plusieurs sites du groupe au losange, dans des "secteurs" ("homologation et mise au point des contrôles moteur") qui laissaient "fortement penser" qu'elles étaient "liées aux conséquences de l'affaire des +moteurs truqués+ de Volkswagen".
La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal avait indiqué que les perquisitions n'étaient pas directement en lien avec l'enquête de la commission technique. Son collègue chargé de l'Economie Emmanuel Macron avait précisé que ses services avaient procédé "à plusieurs contrôles et perquisitions depuis le mois de septembre dernier afin de vérifier la fiabilité et la qualité des informations transmises au consommateur" chez plusieurs constructeurs, dont Renault.
Il avait encore indiqué que l'État, qui devait redescendre de 19,7% à 15,01% dans le capital de Renault, ne céderait pas d'action tant que le cours n'aurait pas retrouvé son "prix normal".
La chute de Renault en Bourse jeudi avait alors fait perdre au groupe jusqu'à plus de 4 milliards d'euros de capitalisation.
Lundi peu après 14H00, le titre Renault évoluait autour de 75 euros à la Bourse de Paris, en baisse de 1,70% par rapport à la clôture précédente, dans un marché en repli de 0,54%. Avant l'affaire actuelle, la semaine dernière, il valait quelque 88 euros. Il avait atteint 99,2 euros fin mai 2015, au plus haut depuis la crise de 2008, avant d'être affecté par le scandale Volkswagen, comme tout le secteur automobile européen.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.