L'ex-trader s'est engouffré, flanqué de ses avocats et pressé par les caméras, dans la salle où siège la commission d'instruction de la Cour de révision et de réexamen.
"Le moment est venu pour ceux qui ont truqué ce dossier de rendre des comptes", a dit son avocat David Koubbi.
Me Jean Veil, qui défend le groupe Société Générale, est arrivé peu après, sans faire de déclaration.
Dimanche, les journaux Mediapart et 20 Minutes ont rapporté des propos d'une ex-magistrate qui vont dans le sens de M. Kerviel, à savoir que l'enquête aurait été conduite de manière à dissimuler la responsabilité de la Société Générale dans la colossale perte de 4,9 milliards d'euros publiée en janvier 2008.
"La Société générale savait, savait, c'est évident, évident", déclare, selon les deux médias, Chantal de Leiris, qui n'a pu être jointe par l'AFP, dans une conversation enregistrée à son insu.
Son interlocutrice est Nathalie Le Roy, la policière de la Brigade financière qui avait été en charge de l'enquête et qui a elle-même exprimé ses doutes sur le dossier.
Le témoignage de Mme Le Roy a poussé l'ex-trader et sa défense à tenter d'obtenir une révision du procès.
Cette commission peut soit rejeter la demande, soit transmettre le dossier à la Cour de révision, seule habilitée à demander éventuellement un nouveau procès, soit demander un supplément d'informations.
Jérôme Kerviel a été condamné à cinq ans de prison dont trois ferme pour abus de confiance.
Mais l'ancien trader a toujours refusé de porter le chapeau seul, accusant son employeur d'avoir connu ses agissements et de les avoir couverts.
Il avait obtenu une première victoire quand la Cour de cassation avait rejeté la somme de 4,9 milliards d'euros de dommages-intérêts réclamée par la banque, lui reprochant d'avoir failli dans ses mécanismes de contrôle.
Cet aspect civil doit être rejugé en appel à Versailles à partir de mercredi.
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