Le groupe, dont le titre avait perdu jusqu'à 20% en Bourse jeudi après la révélation de perquisitions dans plusieurs de ses sites, va être entendu "à 16h00 à l'hôtel de Roquelaure", qui abrite le ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier sous couvert de l'anonymat.
Cette commission a été mise en place par le gouvernement après le scandale Volkswagen, et qui avait relevé un dépassement de normes pour le CO2 et les oxydes d'azote.
"Il y aura des discussions techniques cet après-midi", a confirmé le directeur commercial du groupe Renault, Thierry Koskas, qui s'exprimait lundi en marge de l'annonce par le constructeur d'une hausse de 3,3% de ses ventes mondiales en 2015, avec 2,8 millions de véhicules vendus.
Il a ajouté que le groupe travaille "sur un plan technique qui doit permettre de réduire les émissions" par rapport aux niveaux constatés, et qui sera "présenté dans les semaines qui viennent".
La commission indépendante a testé, depuis le mois d'octobre, 22 voitures, de huit marques différentes: Renault, PSA, Volkswagen, Mercedes, Ford, Opel, Toyota et BMW. Elle en examinera à terme 100, et ajoutera Nissan, Volvo, Suzuki et Fiat.
Les tests menés pour la commission par le laboratoire Utac-Ceram visent à mettre au jour la présence de logiciels fraudeurs tels que ceux utilisés par Volkswagen, capables de détecter une situation de tests et de s'adapter. Les premiers résultats n'en ont toutefois pas relevé, hormis chez le groupe allemand, numéro un mondial.
- Ecarts en situation réelle -
"Renault n'a pas triché", a affirmé lundi Thierry Koskas: "dans les conditions des tests d'homologation, nos véhicules respectent les normes d'émission", a-t-il souligné, concédant qu'hors "des conditions des tests, il y a effectivement des écarts entre les émissions dans des conditions réelles et les conditions normalisées, c'est un fait".
"Nous ne pensons pas que ceci va affecter notre image" de marque, a-t-il commenté.
Lundi matin, le cours de l'action Renault restait en baisse, et perdait 3,05% à 11H00.
Jeudi, la CGT avait, dans un tract, révélé que des perquisitions avaient eu lieu sur plusieurs sites du groupe au losange, dans des "secteurs" ("homologation et mise au point des contrôles moteur") qui laissaient "fortement penser" qu'elles étaient "liées aux conséquences de l?affaire des +moteurs truqués+ de Volkswagen".
La chute en Bourse, qui avait alors fait perdre au groupe plus de 4 milliards d'euros de capitalisation, avait entraîné dans son sillage PSA Peugeot Citroën, mais aussi les équipementiers Faurecia et Valeo.
La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal avait indiqué que ces perquisitions n'étaient pas directement en lien avec l'enquête de la commission technique.
Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron avait précisé que ses services avaient procédé "à plusieurs contrôles et perquisitions depuis le mois de septembre (...) afin de vérifier la fiabilité et la qualité des informations transmises au consommateur" chez plusieurs constructeurs, dont Renault.
Il a encore indiqué que l'État, qui devait redescendre de 19,7% à 15,01% dans le capital de Renault, ne céderait pas d'action tant que le cours n'aura pas retrouvé son "prix normal".
Le constructeur a annoncé en décembre un plan d'investissements de 50 millions d'euros pour réduire l'écart entre les émissions polluantes de ses voitures en conditions d'homologation et en situation réelle.
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