L'emploi "est la seule question qui vaille au-delà de la sécurité des Français", a déclaré le chef de l'État devant les acteurs de l'entreprise et de l'emploi, et les principaux leaders syndicaux et patronaux, réunis au Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Le président, qui entre dans la dernière année pleine de son mandat, fait de l'inversion de la courbe du chômage la condition de sa candidature à un second mandat en 2017.
Or le temps presse avec 650.000 chômeurs supplémentaires inscrits à Pôle emploi depuis son élection en 2012. Malgré une petite baisse, 3,57 millions de demandeurs d'emploi n'avaient aucune activité en novembre, selon les chiffres de Pôle emploi.
M. Hollande avait révélé les principaux volets de son plan le 31 décembre: 500.000 formations supplémentaires pour les chômeurs, une aide à l'embauche pour les TPE et PME et des mesures en faveur de l'apprentissage.
Les entreprises de moins de 250 salariés percevront une prime immédiate de 2.000 euros par an pour toute embauche en CDI ou en CDD de plus de 6 mois de salariés rémunérés jusqu'à 1,3 Smic, a-t-il annoncé lundi.
Cette somme de 2.000 euros "représente le reliquat des cotisations patronales une fois pris en compte l'ensemble des allègements de charges" dont elles bénéficient, notamment du Pacte de responsabilité, a-t-il précisé.
"Effectif dès aujourd'hui", "ce dispositif est établi pour une durée de 2 ans", "le temps du basculement du CICE en baisse définitive de charges", a-t-il ajouté.
- Pas de nouvel impôt -
Laurent Berger, numéro un de la CFDT, s'était dit dimanche "pas fan du tout" de la prime à l'embauche, mettant en cause "des effets d'aubaine" pour les entreprises qui avaient de toutes façons décidé d'embaucher. Donc, "on arrose un peu le sable", avait-il estimé.
L'État dégagera un milliard d'euros pour financer le plan de formation de 500.000 chômeurs, a par ailleurs précisé François Hollande.
"Pôle Emploi déploiera de nouvelles formations, l'Afpa et d?autres organismes seront mobilisés pour cette mission et les partenaires sociaux apporteront leur propre contribution et définiront les formations liées branche par branche, région par région aux besoins des entreprises", a-t-il dit.
Au total, la France va dépenser "plus de deux milliards d'euros" pour l'emploi, sans nouvel impôt, a-t-il précisé.
Le chef de l'État a également annoncé une augmentation des contrats de professionnalisation, qui devraient passer à 50.000 bénéficiaires, contre 8.000 actuellement. Ces contrats de formation en alternance associent formations pratique et théorique.
Les formations cibleraient les chômeurs les moins qualifiés et seraient axées sur les secteurs d'avenir (numérique, environnement...) et les emplois non pourvus. Des questions se posent toutefois sur les capacités d'accueil des organismes de formation.
François Hollande s'est dit "prêt à modifier la loi si nécessaire" pour "étendre les compétences des régions" sur la formation et l'apprentissage.
Il a par ailleurs confirmé le plafonnement des indemnités prud'homales de licenciement.
"Je pense que notre politique est la bonne", avait estimé Manuel Valls samedi. "Avec une croissance davantage soutenue, avec des entreprises qui n'ont pas peur d'embaucher, parce que certains patrons notamment dans les PME ont peur de licencier, en faisant en sorte que le marché du travail soit plus souple, je pense que nous aurons des résultats", a-t-il estimé.
L'opposition, elle, n'est pas convaincue par le plan d'urgence pour l'emploi considéré comme "une insulte aux chômeurs" par Guillaume Larrivé, un porte-parole du parti Les Républicains.
"Les chefs d'entreprise ne sont pas des chasseurs de prime", a ironisé l'ancien ministre du Travail Xavier Bertrand (LR), président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, plaidant plutôt pour "une baisse de charges" dans un entretien lundi aux Echos.
Selon un récent sondage Odoxa pour iTELE, 77% des Français pensent que le plan d'urgence ne fera pas baisser le chômage.
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