"Aucune raison aujourd'hui ne justifie de suspendre les essais cliniques", a affirmé Mme Touraine interrogée sur RTL.
"Il y a un problème majeur, massif, inédit en France, nous devons comprendre ce qui s'est passé mais rien ne justifie d'interrompre l'ensemble des essais cliniques", a-t-elle insisté.
Mme Touraine a confirmé qu'elle n'avait été informée de l'accident que jeudi alors que le premier volontaire avait été hospitalisé en urgence le dimanche précédent. "Une alerte plus rapide aurait été appréciée", a-t-elle dit. "Face à un événement aussi grave on attendait du laboratoire qu'il se manifeste plus rapidement auprès des autorités sanitaires", a-t-elle insisté.
Interrogé sur ce point, le centre de recherche de Rennes Biotrial, chargé de mener l'essai clinique pour le compte du laboratoire portugais Bial, a indiqué que ce dernier avait alerté dès mercredi l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
"C'était à Bial de contacter les autorités, ce qu'ils ont fait dans les délais", a déclaré à l'AFP François Peaucelle, directeur général de Biotrial.
Un patient est décédé dimanche après sa participation à l'essai clinique pour un nouveau médicament sur une molécule censée soulager douleurs et anxiété. Cinq autres patients sont hospitalisés, dont quatre présentent des troubles neurologiques dont la gravité n'a pas été précisée.
M. Peaucelle a expliqué que la gravité de l'état de santé du premier patient hospitalisé avait été "mesurée plutôt mercredi que lundi". Les médecins avaient dans un premier temps pensé que ce patient faisait un accident vasculaire cérébral, son état n'ayant pas été mis en rapport immédiatement avec l'essai de médicaments auquel il participait.
Mme Touraine a indiqué sur RTL que l'état des autres personnes hospitalisées était "stable".
Elle a demandé par ailleurs que "toute la solidarité nationale puisse jouer" en faveur des victimes et que le laboratoire dans lequel a été réalisé l'essai clinique "s'engage lui aussi directement, ou à travers ses assureurs, et que des avances financières puissent être apportées à ces personnes".
Trois enquêtes, dont une judiciaire, sont en cours pour tenter de comprendre les raisons de cet accident. La ministre a précisé qu'elle attendait le résultat d'une de ces enquêtes "d'ici la fin du mois".
Chaque année, des milliers de volontaires, souvent des étudiants qui veulent payer leurs études, participent à des essais cliniques dans lesquels les accidents recensés sont très rares. Sur cet essai en cause, une semaine complète de test était rémunérée un peu plus d'un millier d'euros.
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