La Maison Blanche a annoncé une déclaration à 15H45 GMT du président Barack Obama, alors que le Trésor américain annonçait de nouvelles sanctions liées au programme de missiles balistiques de l'Iran et visant cinq Iraniens et un réseau d'entreprises.
L'accord nucléaire conclu le 14 juillet avec les grandes puissances, est entré en vigueur samedi après que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)a certifié que l'Iran avait respecté ses obligations visant à garantir la nature strictement pacifique de son programme nucléaire.
Simultanément, Téhéran et Washington, qui ont amorcé un rapprochement, ont annoncé une opération d'échange inédite: quatre détenus irano-américains, dont le reporter du Washington Post Jason Rezaian, ont été libérés par l'Iran et sept Iraniens ont été relâchés aux Etats-Unis. Trois des Irano-Américains ont quitté l'Iran pour la Suisse.
L'accord entre l'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine, Allemagne), qui a mis fin à un contentieux de plus de 13 ans, est considéré comme un succès majeur de politique étrangère pour MM. Obama et Rohani.
"Nous Iraniens, nous tendons la main vers le monde en signe de paix (...) et ouvrons une nouvelle page dans les relations avec le monde", a dit M. Rohani dans un message à la nation.
- Chute des bourses du Golfe -
"L'accord n'est contre l'intérêt d'aucun pays. Les amis de l'Iran sont contents et ses adversaires ne doivent pas être inquiets. L'Iran n'est une menace pour aucun pays (...)", a-t-il ajouté.
L'amorce d'un rapprochement entre Téhéran et Washington, dont les relations sont rompues depuis 1980, met en rage les alliés traditionnels des Etats-Unis dans la région -Arabie saoudite et Israël en tête-, qui redoutent l'influence de la puissance chiite.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont le pays est l'ennemi juré de l'Iran, a de nouveau prévenu qu'Israël ne "permettrait pas à l'Iran de se doter l'arme nucléaire".
Le président iranien modéré a aussi voulu apaiser les critiques dans son pays en soulignant que "l?accord n?était pas la victoire d'une tendance politique", alors que les milieux ultraconservateurs y sont opposés.
"Maintenant que les sanctions ont été levées, il est temps de construire le pays", a-t-il ajouté avant de présenter au Parlement le premier budget de l'après-sanctions.
"Quelques heures après l'entrée en vigueur de l'accord, plus de 1.000 lignes de crédits ont été ouvertes par différentes banques (étrangères), ce qui montre que les sceptiques avaient tous tort", a dit ensuite M. Rohani lors d'une conférence de presse, ajoutant que son pays était prêt à accepter "tout investissement des sociétés américaines".
Les sanctions de l'ONU, des Etats-Unis et de l'Union européenne ont asphyxié l'économie de cette puissance régionale membre de l'Opep, qui dispose des quatrièmes réserves de brut au monde et des deuxièmes de gaz.
- Amano en Iran -
Mais la perspective d'un retour de l'Iran sur un marché pétrolier déjà saturé par une abondance de l'offre, ainsi que la baisse des prix du brut, ont plombé les Bourses des monarchies pétrolières du Golfe qui ont fortement chuté dimanche, dont celle d'Arabie saoudite.
D'ailleurs, les multinationales du pétrole et du gaz, même si elles entendent profiter de la manne pétrolière iranienne, ne veulent pas pour autant s'y lancer à n'importe quel prix.
Quoiqu'il en soit, l'accord nucléaire a été salué dans de nombreuses capitales comme un succès diplomatique, même si Washington a souligné qu'il resterait "vigilant pour vérifier que l'Iran respecte ses engagements".
L'Iran a toujours nié vouloir se doter de l'arme atomique mais l'AIEA a établi que ce pays avait bel et bien mené des recherches sur la bombe atomique.
"Aujourd'hui (...) le monde entier est plus sûr car la menace des armes atomiques a été réduite", s'est félicité le chef de la diplomatie américaine John Kerry.
Samedi, l'AIEA, dont le chef Yukiya Amano était attendu dimanche à Téhéran, a attesté que l'Iran avait respecté ses engagements en réduisant le nombre des centrifugeuses permettant d'enrichir de l'uranium, en envoyant à l'étranger la quasi-totalité de son stock d'uranium faiblement enrichi et en retirant le coeur de son réacteur à eau lourde d'Arak.
Cette attestation a entraîné la levée des sanctions économiques et financières de l'UE, des Etats-Unis et de l'ONU avec effet immédiat.
La levée de l'intégralité des sanctions sera échelonnée sur 10 ans, et durant 15 ans les mesures pourront être automatiquement rétablies en cas de manquements de Téhéran qui sera soumise à des inspections renforcées de l'AIEA.
Les embargos sur les armes conventionnelles et les missiles balistiques sont maintenus jusqu'en 2020 et 2023 respectivement.
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