Les attentats du 13 novembre et leurs flots de sang et de cruauté, c'est "clairement" ce qui l'a décidée "à agir". "Il peut se passer des choses et j'ai envie de pouvoir être active", explique cette photographe aux longs cheveux bruns.
Elle vient de passer deux heures, avec quatorze autres volontaires, dans une caserne de Montmartre, à s'initier aux premiers secours. Pas seulement pour faire face à un attentat: les accidents domestiques et les accidents de la route sont incomparablement plus nombreux.
Au programme, adopter les bons réflexes face à une victime, mais aussi savoir faire un garrot, un massage cardiaque et utiliser un défibrillateur.
"Je vais moins paniquer, maintenant, si ça arrive", assure-t-elle à l'issue de cette mini-formation, où elle a reçu des mains du ministre de l'Intérieur en personne, Bernard Cazeneuve, un diplôme symbolique.
"Bravo et merci d'avoir pris cette initiative", lui a alors glissé le ministre, venu promouvoir cette démarche.
L'initiation, actuellement proposée dans six casernes parisiennes à raison de deux sessions de quinze participants chaque samedi après-midi, est une idée du général Philippe Boutinaud, chef de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris.
"C'est d'abord une demande des Parisiens eux-mêmes le soir des attentats du 13 novembre, des gens qui nous ont dit: +Qu'est-ce que je peux faire ?+", explique-t-il.
Sa réponse: "Des gestes salutaires", comme "un garrot ou un massage cardiaque", au cours des "5 minutes qui séparent le moment où les secours reçoivent un appel et leur arrivée sur place".
"Si vous ne faites rien, la personne va mourir. Si vous faites quelque chose, même mal, vous lui laissez encore une chance", poursuit-il.
- "Je ne suis plus dépourvu" -
Les plannings de ces petites formations sont déjà pleins, avec près de 1.000 personnes inscrites. Au total, 8.000 Parisiens pourraient la suivre "d'ici l'été", selon Michel Cadot, le préfet de Police de Paris.
"Ca responsabilise, ça rassure et ça permet à chacun de se sentir utile", résume-t-il.
D'abord parisienne, la démarche sera "développée sur l'ensemble du territoire" à partir du 1er février et "a vocation à durer, à s'inscrire dans le temps", affirme pour sa part Bernard Cazeneuve.
Derrière lui, deux participants s'entraînent à poser un garrot - "toujours sur le membre supérieur" - avec un formateur en uniforme.
"Vous pouvez utiliser un foulard, une cravate, une ceinture... Tout ce qui peut permettre d'arrêter le saignement", explique le pompier. "On s'adapte au terrain !"
Quentin Tiburce, un gérant de société de 34 ans, l'écoute religieusement. Commentaire: "On croit savoir, instinctivement, ce qu'il faut faire. Mais ce n'est pas vrai."
Il est venu ici avec sa compagne, après le "post" d'un ami pompier sur Facebook.
Voilà plusieurs mois qu'il envisageait de "suivre une formation de ce genre", mais il "laissait traîner". "Là, en deux clics, c'était réglé."
Autres avantages: l'initiation est courte et gratuite, contrairement au traditionnel PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1) qui dure une journée et coûte environ 60 euros.
"Pour Paris, deux heures, ça suffit", estime Quentin, qui a bien conscience de n'être "ni secouriste, ni pompier".
"Mais désormais, au moins je ne suis plus dépourvu", lâche-t-il.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.