"Un amendement récent à une loi sur la bioéthique permettra à l’automne prochain de pratiquer des tests génétiques sur les dépouilles de onze fusillés de l’été 44 à Saint-Pierre-du-Jonquet, entre Caen et Dozulé", s’enthousiasme Yves Lecouturier, un historien caennais spécialiste de cette période. Laurence Dumont, députée du Calvados, a obtenu en février dernier à l’Assemblée nationale, le vote de ce texte qui alimente de nouveaux espoirs. "Cela permettra, 67 ans après la tragédie, la mise en œuvre de l’identification de ces corps", assure-t-elle. Les décrets doivent entrer en vigueur à l’automne prochain. Il appartiendra alors aux familles supposées, de demander aux autorités françaises de lancer les recherches.
Torturés puis pendus
Fin juin 1944, 28 Calvadosiens sont exécutés à Saint-Pierre-du-Jonquet, tous soupçonnés par les soldats allemands d’avoir soutenu la résistance, comme ce curé qui avait caché trois parachutistes alliés. Torturés, ils furent ensuite pendus, puis achevés d’une balle dans la nuque. Une partie des dépouilles fut découverte en septembre 1944. L’autre en novembre 1946. Certains corps furent alors rapidement restitués aux familles. Ceux qui ne pouvaient être identifiés ou n’étaient réclamés par personne furent enterrés au cours d’une même cérémonie, les uns à côté des autres. Seule une des onze dalles est munie d’une plaque informant de l’identité de la victime.
"Je pense que mes recherches ont permis de repérer huit personnes, mais pour les trois autres, je n’ai que des hypothèses", assure Yves Lecouturier qui, depuis dix ans, a recoupé de nombreuses sources pour défier l’Histoire. "S’y trouve certainement ce photographe de Honfleur, confondu par le témoignage d’un agent français de la Gestapo qui décrit un homme à lunettes", explique-t-il. Réponse dans quelques mois.
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