Ce plan de "développement" a été détaillé vendredi lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire, quelques mois après la désormais célèbre affaire de la "chemise" arrachée.
Selon des sources syndicales, il prévoit l'entrée dans la flotte long-courrier de deux avions par an de 2017 à 2020, et "jusqu'à 16 appareils B787 et A350 d'ici 2020" au total, selon la CFDT. Des embauches sont également envisagées pour les pilotes, hôtesses et stewards.
Dans cette perspective nouvelle, la direction n'abandonne pas la première phase du "plan B" (1.000 postes supprimés et 5 avions en moins en 2016), mais la seconde, qui était la plus douloureuse sur le plan industriel (retrait de neuf avions) et humain (2.000 autres suppressions d'emplois).
L'application de ce plan qualifié d'"ambitieux" par la direction, reste cependant conditionnée à la signature d'accords de compétitivité avec les personnels navigants. Un calendrier précis devra être défini entre partenaires sociaux.
En septembre, l'échec de précédentes discussions avait conduit Air France à abandonner son plan de croissance initial, "Perform 2020", pour un plan de réduction d'activité assortie de suppressions d'emplois. L'annonce de ce "plan B" avait déclenché la colère des organisations syndicales et une forte mobilisation des salariés.
En revoyant sa copie, Air France veut sortir d'une "situation de blocage" et proposer "des nouvelles perspectives" pour favoriser un dialogue social "plus serein (...), respectueux et efficace", a fait valoir vendredi devant le CCE Gilles Gateau, le nouveau DRH, selon des propos rapportés à l'AFP par la CGT.
En échange des efforts demandés aux salariés, elle leur promet par ailleurs le "versement dès 2016 de primes d'intéressement et de participation", selon un document consulté par l'AFP.
- Accueil mitigé des syndicats -
L'annonce de ce plan a reçu un accueil mitigé des syndicats, à l'exception de la CFDT qui "se félicite de l'abandon du plan B".
"Ça ressemble fort au plan A présenté en septembre", a ironisé Véronique Damon du SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes.
Elle évoque auprès de l'AFP "une flotte soit-disant en croissance de deux avions par an, ce qui permet de retrouver en 2020 le niveau de... 2015!"
"On nous a présenté un projet A écrit différemment", a abondé Mehdi Kemoune (CGT), le jugeant toutefois "positif" car fondé "sur l'investissement, la croissance et l'embauche pour le personnel navigant".
Mais l'emploi au sol reste un "point noir" pour le délégué CGT, notamment dans les escales où "les licenciements secs ne sont pas écartés".
Pour cette catégorie, la direction s'engage à ne procéder à "aucun départ contraint pour motif économique" jusqu'à l'été 2018, dit-il. Mais les agents restent cependant exposés à des "mutations géographiques ou professionnelles" et donc à des licenciements en cas de refus, a poursuivi Didier Fauverte, secrétaire (CGT) du CCE.
Ces développements interviennent après qu'Air France a vu récemment son environnement économique redevenir plus favorable, avec la baisse du prix des carburants et l'annulation d'une forte amende initialement infligée par la Commission européenne.
En outre, la compagnie tricolore prévoit d'annoncer des résultats financiers positifs pour 2015, ses premiers bénéfices depuis 2008, supérieurs à ses espérances.
Dans ces conditions, les syndicats auraient difficilement accepté de nouvelles concessions, après un plan de restructuration Transform 2015 marqué par un gel des salaires, la baisse constante des effectifs et la perte de jours de congés.
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