Il s'agit d'une étudiante de 22 ans, identifiée comme Marie Jalloh, décédée le 12 janvier à Magburaka, dans le nord du pays, a indiqué vendredi à l'AFP le docteur Augustine Junisa, un responsable médical de cette ville.
Un premier prélèvement a été testé positif au virus jeudi. Un second test a confirmé la présence du virus, selon l'OMS: "Nous pouvons confirmer le cas d'Ebola en Sierra Leone", a-t-elle indiqué dans une note envoyée aux médias.
D'après le docteur Junisa, Marie Jalloh est tombée malade la semaine dernière alors qu'elle était en vacances dans le village de Baomoi Luma. Elle a été transportée par voie terrestre par ses proches à Magburaka où elle est décédée. D'après un haut responsable au ministère de la Santé, elle vivait habituellement à Lunsar, une autre ville du nord de la Sierra Leone.
Ces développements surviennent alors que le président sierra-léonais, Ernest Bai Koroma, participe vendredi à Windhoek en Namibie à un sommet de l'Union africaine sur la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU, d'après une source officielle. Il doit rentrer en Sierra Leone samedi, de même source.
Toutes les mesures ont été prises pour tenter de circonscrire la propagation et identifier les personnes ayant été en contact avec Marie Jalloh, dont la famille a été placée en isolement, a assuré vendredi à la presse à Freetown le porte-parole du Bureau de la Sécurité nationale (ONS), Langoba Kelly.
La cellule de gestion de crise a été réactivée, des équipes d'enquêtes de voisinage sont déployées dans les villes de Makeni (nord) et Magburaka, "nous avons déjà identifié quelques personnes ayant été en contact avec la femme décédée", a ajouté M. Kelly, sans préciser de nombre.
"Notre niveau de préparation demeure élevé car nous n'avons pas démantelé toutes les structures que nous avions utilisées pour lutter contre le virus", a-t-il expliqué, en invitant la population au calme et à continuer d'appliquer les mesures d'hygiène et de prévention édictées au plus fort de l'épidémie.
- Risque permanent en 2016 -
Ce nouveau cas confirmé marque un recul dans la lutte contre Ebola en Afrique de l'Ouest après l'annonce, jeudi par l'OMS, de l'arrêt de "toutes les chaînes connues de transmission" de l'épidémie au Liberia et dans l'ensemble de la région, la plus grave depuis l'identification de ce virus en 1976.
Une déclaration accueillie avec soulagement mais prudence par les pays touchés et la communauté internationale.
Quelques heures plus tard, la joie contenue s'est muée en nouvelle déception, avec la confirmation du nouveau cas en Sierra Leone qui est, avec la Guinée et le Liberia voisins, un des trois pays les plus affectés par l'épidémie partie en décembre 2013 du Sud guinéen.
En deux ans, la flambée a gagné dix pays, dont l'Espagne et les Etats-Unis, provoquant officiellement 11.315 morts sur 28.637 cas recensés à plus de 99% en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. Ce bilan, sous-évalué de l'aveu même de l'OMS, est sept fois supérieur en nombre de morts à celui cumulé de toutes les épidémies d'Ebola depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976.
La Sierra Leone était sortie de l'épidémie le 7 novembre, suivie de la Guinée le 29 décembre. Il ne restait plus que le Liberia, qui a atteint jeudi son 42e jour - deux fois la durée maximale d'incubation du virus - sans nouveau cas depuis le second test négatif sur le dernier patient, d'après l'OMS.
A Magburaka, la mauvaise nouvelle a plongé les habitants dans la consternation, selon l'agriculteur Allieu Kamara, joint par téléphone depuis Freetown. Il s'est dit désolé que l'étudiante ait succombé à la maladie. Même s'il est "vraiment inquiet", il espère cependant "que la présence massive de différents acteurs clés va redonner confiance" à tous, a-t-il affirmé.
Outre des responsables sanitaires sierra-léonais, des membres de l'OMS et des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) font partie de l'équipe de haut niveau dépêchée dans le nord de la Sierra Leone, d'après les autorités.
L'OMS a mis en garde contre le "risque permanent de nouvelles flambées durant 2016 en raison de la persistance du virus chez les survivants". Ebola peut rester dans certains liquides corporels jusqu'à neuf mois, voire un an dans le sperme par exemple.
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