Il n'y aura "pas d'abattage massif préventif des animaux en cours d'élevage", mais une procédure de vide sanitaire sera mise en place à partir du 18 janvier.
Cette mesure, une première en France, n'avait pas été décidée lors de la dernière épidémie de grippe aviaire en 2007/2008, a précisé le ministère à l'AFP.
La décision a été prise jeudi matin lors de la réunion du Conseil national d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV), où étaient présents des représentants de la profession et de la Direction générale de l'alimentation (DGAL).
Concrètement, les canards et oies qui sont déjà dans les élevages pour la production de foie gras pourront être normalement engraissés puis gavés et abattus, un processus qui prend environ 12 à 15 semaines.
Mais ensuite, les éleveurs ne pourront plus accueillir de nouveaux canetons et oisons (les petits de l'oie) et devront geler leur production pour permettre "la mise en place de nettoyages, désinfections et vides sanitaires dans l'ensemble de la zone" concernée, selon le communiqué.
"A partir d'avril, la quasi-totalité des élevages devraient être vides", a précisé à l'AFP le cabinet du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.
Une fois l'assainissement réalisé, les volatiles pourront revenir "à partir de fin mai-début juin" ou "fin juin-début juillet", selon un calendrier qui "est en train d'être affiné", a précisé le cabinet.
La production de foie gras devrait donc reprendre à "la fin du premier semestre" et permettre d'"assurer, dans de bonnes conditions, la production festive de fin d'année", promet le ministère.
La zone concernée correspond à la "zone de restriction" où les mouvements des animaux sont déjà limités, soit les 8 départements du sud-ouest où des foyers de grippe aviaire ont été détectés, plus la Gironde et quelques communes supplémentaires. La délimitation exacte sera précisée lundi par un arrêté.
Le plan sera transmis la semaine prochaine à la Commission européenne.
- "Impact économique majeur" -
Les élevages de poulets, poules, ou pintades ne sont pas concernés par le gel de production, car la maladie est très facilement repérable chez ces espèces.
Les palmipèdes eux, ne présentent aucun signe visible, ce qui favorise la progression à bas bruit de l'épidémie.
L'abattage massif tant redouté a été évité mais "l'impact économique va être majeur", a souligné Pascal Ferey, de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA).
L'arrêt de la production va "coûter des dizaines de millions d'euros à la filière. On n'a pas de d'information ou de garantie sur qui va prendre en charge ces pertes", a déploré Dominique Graciet, président de la Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine et éleveur de palmipèdes dans les Landes.
"C'est catastrophique pour nombre de petits producteurs qui avaient +déstocké+ pour écouler leur production à l'occasion des fêtes de fin d'années, et comptaient reconstituer leur production d'ici l'été en vue de vente au moment du flux touristique", s'inquiète Isabelle Daugreilh, éleveuse dans le même département.
"Là, on ne pourra re-gaver qu'en juin, on n'aura pas de production à vendre", prévoit la productrice.
La question d'une éventuelle indemnisation n'a pas été évoquée mais pourrait être étudiée dans les prochaines semaines, a précisé le ministère.
La Confédération paysanne, syndicat minoritaire, a dénoncé une mesure plus "commerciale que sanitaire", destinée à relancer les exportations.
Une quinzaine de pays ont décrété des embargos plus ou moins larges sur les produits avicoles français, dont le Japon, 1er importateur mondial de foie gras.
69 foyers d'influenza aviaire hautement pathogène mais non transmissibles à l'homme ont été découverts depuis fin novembre dans le Sud-Ouest, pour la première fois depuis 2007.
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