A la clôture, Paris a perdu 1,80%, Francfort 1,67% et Londres 0,72%.
Les Bourses européennes, qui ont subi une déroute en milieu de journée, au point de perdre plus de 3%, ont limité les dégâts en fin de séance, grâce au rebond de Wall Street et des prix du pétrole.
"Le marché broie du noir. Il donne le sentiment que les bonnes nouvelles sont un peu mises de côté et que les mauvaises sont amplifiées, comme le montre la chute de Renault", résume Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.
Les Bourses sont incapables de rebondir depuis plusieurs jours en grande partie à cause des inquiétudes provoquées par le recul apparemment sans fin du pétrole, qui oscille aux alentours de 30 dollars le baril.
Mercredi, les autorités américaines ont publié des chiffres montrant une demande en panne face à une offre surabondante.
Sur des marchés très fragilisés depuis le début de l'année, à laquelle s'ajoutent les craintes persistantes pour l'économie chinoise, les effets n'ont pas tardé.
Jeudi matin en Asie, Tokyo a fini en baisse de 2,68%, tandis que les Bourses chinoises, qui avaient fortement baissé ces derniers jours, semblaient immunisées et ont fini en hausse.
"C'est encore une dure journée pour les marchés européens", commentait Jasper Lawler, de CMC Markets, basé à Londres, évoquant une "vague de peur" consécutive à "la chute des prix du pétrole et la baisse des valeurs touristiques après les attaques terroristes à Jakarta".
Les cours de l'or noir sont en chute libre depuis un an et demi en raison d'une surabondance chronique de l'offre. Le baril, qui se négociait en juin 2014 à 100 dollars, n'en valait plus qu'environ 30 jeudi en milieu de journée.
L'économie mondiale en plein ralentissement ne parvient plus à absorber tout le pétrole sur le marché, alors que les principaux producteurs maintiennent leurs niveaux de production.
Les investisseurs commençaient également à être fébriles concernant la réaction des banques centrales à la faiblesse du pétrole, qui se répercute sur l'inflation, à une semaine d'une réunion de la Banque centrale européenne (BCE).
John Plassard, chez Mirabaud Securities, souligne que, selon des informations de presse rapportant des déclarations de plusieurs membres de la BCE, "il y aurait un certain scepticisme" à rendre la politique monétaire plus accommodante "sur le court terme".
- Renault -
L'ensemble des valeurs européennes a été pris dans la tourmente sous les coups conjugués de l'effondrement spectaculaire du titre Renault et de celui de Fiat à Milan.
Renault a été ébranlé par la révélation par un syndicat, la CGT, que les autorités françaises avaient perquisitionné les locaux du constructeur, ce qu'a confirmé par la suite ce dernier.
De quoi réveiller le spectre du scandale Volkswagen, qui a été contraint d'admettre en septembre avoir installé un logiciel truqueur capable de fausser les tests anti-pollution de 11 millions de véhicules dans le monde.
Le constructeur français a toutefois assuré que les tests réalisés à la demande de la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, n'avaient pas détecté de logiciel truqueur.
A Milan, le titre de Fiat Chrysler Automobiles (FCA) a également souffert après des informations du site Automotive News accusant la société italo-américaine d'avoir falsifié ses chiffres de ventes aux Etats-Unis.
Du coup, tout le secteur automobile européen a souffert: Peugeot, BMW, Volkswagen.
Sur le marché des changes, l'euro gagnait du terrain face au dollar, porté par des données encourageantes sur l'économie allemande, dans un marché qui restait tout de même prudent du fait des inquiétudes persistantes sur la vigueur de la reprise économique mondiale. En revanche, les devises asiatiques étaient à la peine.
Le yuan s'affaiblissait face au billet vert et le dollar de Hong Kong notamment chutait à un plus bas depuis fin 2011.
Sur le marché obligataire, les variations étaient faibles.
Comme le souligne Aurel BGC, "les investisseurs n'ont pas de raison de prendre des risques à court terme, en particulier avant une série importante de statistiques en Chine la semaine prochaine".
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