Hervé Morin a choisi le Centre de formation d'apprentis de l'industrie du Havre pour lancer le Grenelle de l'apprentissage, l'une de ses grandes promesses de campagne, devant un parterre d'acteurs de la formation, de l'apprentissage et d'industriels. Et le nouveau président de la Région a commencé par un constat, celui « de l'échec de l'apprentissage », constat repris avant lui par le maire du Havre, Edouard Philippe. Le président avance un chiffre pour résumer cet échec : en Normandie, les centres proposeraient 32 000 places pour les apprentis. Mais ces derniers ne seraient que 22 000. Et la situation irait en empirant : « Les chiffres sont extrêmement clairs : nous vivons une réduction du nombre d'apprentis de – 15% ces cinq dernières années. »
« Faire de la Normandie une région exemplaire »
Pour y remédier – et tenir son engagement d'une augmentation de 50% du nombre d'apprentis d'ici 2021 – Hervé Morin croit en son Grenelle de l'apprentissage, « une belle idée pour créer un vrai débat en profondeur dans la société normande. Nous allons réunir les apprentis, les chefs d'entreprises, les enseignants, des sociologues […] pour comprendre pourquoi nous sommes dans cette situation calamiteuse. Ce que je veux, ce n'est pas une concertation, c'est une ébullition. Il faut être innovant, aller chercher ce qui marche ailleurs, je pense à l'Ile-de-France, à l'Alsace, ou à des pays européens comme l'Allemagne et la Suisse. » Objectif final : faire de la Normandie « une région exemplaire en la matière ».
11 chantiers prioritaires
Voilà pour l'ambition. Concrètement, les participants à ce Grenelle vont débattre pendant trois mois autour de 11 chantiers, de l'amélioration de la connaissance des métiers à une meilleure orientation en passant par le soutien aux apprentis (logement, transports) et à l'incitation à l'embauche d'apprentis par les filières avec qui la Région passe des contrats.
Un catalogue de pistes de travail d'où ressort déjà une mesure plus précise: l'aide aux entreprises qui embauchent un apprenti de plus de 18 ans. « Je ne veux pas qu'un mur se construise entre les apprentis de moins de 18 ans et les apprentis de plus de 18 ans », a expliqué Hervé Morin, faisant référence aux dispositifs étatiques qui rendent l'embauche d'un apprenti mineur moins coûteuse pour les entreprises et qui empêchent de facto l'embauche d'apprentis majeurs, pour lesquels l'aide n'est pas la même. Si, pendant la campagne, le désormais président a évoqué une aide de 5000 €, il n'exclut pas un recalibrage de ce montant selon ce qui ressort du Grenelle.
Trois mois de débat, des résultats en septembre
Après ces trois mois de débat, « il y aura un premier état des lieux et un débat en assemblée plénière du Conseil régional en juin ». En juillet, trois jours seront consacrés à des universités d'été de l'apprentissage pour « réunir tous les acteurs de la formation dans une unité d'endroit et de temps. Les grandes pistes y seront dessinées ». Enfin, septembre ou octobre, le Conseil Régional sera le théâtre d'un débat final à l'issue duquel les premières mesures devraient être votées.
Place maintenant au travail, ainsi que l'a évoqué un interlocuteur de Hervé Morin : « Vous avez notre soutien sur le principe, nous verrons les résultats. »
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