La séance de mercredi avait consacré un rebond sur l'ensemble des places, mais la donne a brusquement changé en fin d'après-midi après la publication des chiffres hebdomadaires concernant l'offre américaine.
Le ministère américain de l'Energie (DoE) a ainsi annoncé que durant la semaine dernière non seulement les stocks de brut avaient augmenté, mais également ceux d'essence et de produits distillés, pour la deuxième semaine de suite et de façon très marquée, signalant une demande en panne face à une offre surabondante.
Sur des marchés très fragilisés depuis le début de l'année par cette problématique à laquelle s'ajoute les craintes persistants pour l'économie chinoise, il n'en a pas fallu plus pour mettre la place américaine en berne.
"Les indices américains ont complètement craqué", ont souligné les analystes d'Aurel BGC.
Après une reprise des indices "alimentée par un rebond des prix du pétrole, et une amélioration des derniers chiffres chinois de commerce extérieure, malheureusement les rouages ont commencé à se gripper en fin d'après-midi (mercredi) quand les prix du brut ont de nouveau reflué", a expliqué Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.
Dans le sillage de la forte baisse de Wall Street, la réaction en chaîne a été sans appel jeudi, la majorité des marchés asiatiques -Tokyo en tête avec une chute de 2,68%- ont suivi et les marchés européens n'ont pas échappé à l'onde de choc.
La Bourse de Paris a ouvert sur un recul de 1,15%. Celle de Londres perdait 1,17% dans les premiers échanges et celle de Francfort 1,26%.
Dans ce contexte, les investisseurs ont du coup minimisé les bonnes nouvelles relatives représentées par des chiffres moins mauvais que prévu du commerce extérieur chinois, ou l'absence de nouvelle dévaluation du yuan.
Le rebond final de 1,97%, après une séance de montagnes russes, de la Bourse de Shanghai n'a pas non plus réussi à changer la tendance.
"Dur d'être optimiste à ce stade", a déclaré à Bloomberg News Michael McCarthy, économiste chez CMC Markets à Sydney.
"Le marché varie dès qu'il y a une nouvelle positive. Il y a eu de très bons chiffres du commerce chinois hier et pourtant, ce rebond n'a pas duré car l'attention s'est portée sur les matières premières. Un sentiment négatif domine le marché", selon lui.
"Les prix du pétrole semblent enfermés dans une spirale de déclin sans perspective positive en vue", a souligné dans une note Yasunari Ueno, économiste chez Mizuho Securities.
Les cours de l'or noir sont en chute libre depuis un an et demi en raison d'une surabondance chronique de l'offre. Le baril, qui se négociait en juin 2014 à 100 dollars, n'en valait jeudi plus que 30 dans les échanges électroniques en Asie.
L'économie mondiale en plein ralentissement ne parvient plus à absorber tout le pétrole sur le marché, alors que les principaux producteurs maintiennent leurs niveaux de production.
Le marché obligataire en zone euro gardait pour sa part son calme à l'ouverture avec des taux d'emprunts quasiment inchangés par rapport à la séance de la veille.
Du côté des changes, l'euro était aussi stable et vers 09H30 (08H30 GMT) valait 1,0872 dollar, contre 1,0874 dollar mercredi vers 22H00 GMT.
Les marchés européens enregistrent une "forte baisse ce matin par +solidarité+ avec les indices américains, l?effondrement de l?indice japonais et sans base solide pour qu?il y ait (actuellement) un rebond probant", a relevé John Plassard de Mirabaud Securities.
Comme le souligne également Aurel BGC, "les investisseurs n'ont pas de raison de prendre des risques à court terme, en particulier avant une série importante de statistiques en Chine la semaine prochaine".
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