L'identité des assaillants demeurait inconnue dans l'immédiat, mais le président indonésien Joko Widodo a d'emblée qualifié d'"actes terroristes" ces attaques qui ont notamment pris pour cible un café Starbucks non loin d'immeubles abritant plusieurs agences de l'ONU et des ambassades.
La police indonésienne a récemment affirmé avoir déjoué un attentat suicide projeté dans la capitale indonésienne pour le Nouvel An par des extrémistes présumés pour certains liés au groupe jihadiste Etat islamique.
"Quatre personnes sont mortes, un policier et trois civils", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police nationale, Anton Charliyan.
"Pour le moment, les coups de feu ont cessé mais des tireurs sont toujours en fuite, et nous redoutons de nouveaux tirs", a-t-il ajouté.
Plusieurs corps gisaient dans les rues alors que les forces de sécurité ratissaient la zone, avertissant du risque que des tireurs y soient toujours embusqués.
L'attaque a débuté peu après 10H30 (03H30 GMT), selon Ruli Koestaman, un homme de 32 ans qui était en réunion à proximité.
"J'ai entendu une forte explosion, comme un tremblement de terre et nous sommes tous descendus", a-t-il dit à l'AFP.
"On a vu que le Starbucks à côté était également détruit. J'ai vu un étranger, un Occidental, avec la main mutilée mais en vie."
"Un des serveurs du Starbucks est sorti en courant. Du sang coulait de ses oreilles", a-t-il ajouté.
- 'Pas un attentat suicide' -
"Tout le monde s'est rassemblé et un terroriste est arrivé et a commencé à nous tirer dessus et à tirer sur le Starbucks", a-t-il poursuivi, en précisant que l'homme avait également ouvert le feu sur un journaliste.
"La police tirait sur ce type, qui continuait de recharger son arme, puis il y a eu d'autres explosions", a-t-il ajouté.
Le président indonésien a pour sa part exhorté ses compatriotes à ne pas céder à la peur.
"Nous ne serons pas vaincus par ces actes terroristes", a déclaré M. Widodo à la chaîne de télévision Metro TV.
Divers témoins ont fait état d'au moins six déflagrations, dont une a endommagé un poste de police sur une artère fréquentée.
"Ce n'était pas un attentat suicide mais plutôt, selon les témoins, un engin qui a été jeté, une bombe ou une grenade", a déclaré à la chaîne Metro TV M. Charliyan au sujet de l'explosion ayant touché ce poste de police.
"Personne n'a été arrêté", a-t-il ajouté, précisant qu'au moins un des assaillants -peut-être deux- s'était enfui à moto.
Des hélicopètres survolaient la zone des explosions, selon un journaliste de l'AFP. Des membres de forces de l'ordre sur place ont indiqué à des journalistes de l'AFP de "s'éloigner" de la zone délimitée par la police.
La police indonésienne était en alerte maximale pendant les fêtes de fin d'année en Indonésie, après avoir déjoué un attentat suicide projeté à Jakarta pour le Nouvel An.
En décembre, la police avait arrêté cinq personnes soupçonnées d'appartenir à un réseau proche de l'organisation Etat islamique (EI) et quatre autres en rapport avec le groupe extrémiste Jemaah Islamiyah, responsable d'attentats de grande ampleur en Indonésie.
Les forces de l'ordre avaient saisi du matériel servant à la fabrication d'explosifs ainsi qu'un drapeau inspiré par le groupe Etat islamique (EI). Les extrémistes islamistes avaient également d'autres cibles dont des stations de police, des centres commerciaux, des groupes chiites minoritaires et des membres de l'unité d'élite de la police antiterroriste.
Près de 150.000 policiers et militaires avaient été mobilisés pour garder des sites importants pendant la période d'alerte maximale durant les fêtes, du 24 décembre au 2 janvier.
L'Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, avait été précipitée dans sa propre "guerre contre le terrorisme" par les attentats de Bali en 2002 (202 morts). Mais l'archipel n'avait pas connu d'attentats majeurs depuis ceux qui ont fait neuf morts en juillet 2009 dans des hôtels de luxe à Jakarta.
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