Outre les deux élèves - une jeune fille de 16 ans et un garçon qui a succombé à ses blessures à l'hôpital - un Ukrainien extérieur au groupe scolaire a trouvé la mort dans la coulée de neige.
Polytraumatisé, le professeur accompagnant ces élèves de première "option sports", a été transporté au centre hospitalier de Grenoble mais son pronostic vital n'est pas engagé.
"Pour quelle raison l'accompagnant qui est lui-même blessé les a amenés sur cette piste non ouverte (?) c'est l'enquête judiciaire qui le dira", a commenté le ministre de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner sur Europe 1. "Comment peut-on imaginer d'emmener des enfants, après des périodes de neige forte, sur une piste qui était fermée ?", s'est-il interrogé tandis que le risque d'avalanches était connu.
Les adolescents faisaient partie d'un groupe de 19 élèves et trois encadrants du lycée Saint-Exupéry de Lyon. Dix des élèves et un professeur ont été concernés par l'accident.
"Tous les autres enfants du groupe sont sains et saufs" et devaient être reconduits en car à leur lycée, selon le ministère de l'Intérieur. La ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, devait se rendre à Lyon dans la soirée pour accueillir les élèves rescapés.
- 'Levée de doute' -
L'avalanche s'est déclenchée à 15H45 à 2.500 mètres d'altitude, sur une piste noire de la station, dans le secteur de Bellecombe, fermée depuis le début de la saison. Une personne, "bousculée" par la coulée, en est ressortie indemne, selon la station.
Les recherches se poursuivaient en début de soirée pour retrouver d'éventuelles autres victimes. Mais "à ce stade, on ne nous a pas signalé l'absence d'une personne qui aurait pu être emportée", a précisé à l'AFP le commandant du groupement de gendarmerie de l'Isère, le colonel Jean-Luc Villeminey.
"Tant que nous n'aurons pas levé totalement le doute, nous ne lèverons pas les recherches qui consistent à s'assurer que personne n'est resté sous la coulée de neige", a-t-il souligné.
Les gendarmes ont lancé un appel à la population pour signaler toute personne disparue.
D'importants secours ont été mobilisés: peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) du Versoud, compagnie de gendarmerie de La Mûre, moniteurs et pisteurs de la station, hélicoptères et maîtres-chiens d'avalanche. Environ 80 personnes étaient toujours sur place en début de soirée.
- Risque d'avalanches 'marqué' -
Les Deux Alpes sont une station de l'Oisans, à une soixantaine de kilomètres de Grenoble, qui s'élève jusqu'à 3.600 mètres d'altitude.
Après les premières importantes chutes de neige de la saison, début janvier, les autorités avaient mis en garde contre le risque élevé d'avalanches sur les Alpes.
"C'est une avalanche de 20 mètres de large, sur 100 mètres de dénivellation et 300 mètres de long. Un cas typique de plaque à vent, c?est-à-dire d'une plaque de neige formée par le vent très fort des derniers jours. La neige fraîche a trop peu adhéré", a précisé à l'AFP Dominique Létang, directeur de l'Agence nationale pour l'étude de la neige et des avalanches.
"Ce qui interpelle, c'est le nombre de gens impliqués alors qu'on répète sans arrêt qu'il faut passer un par un quand il y a une instabilité du manteau neigeux. Cela fait rager. Le risque d'avalanche était de trois (marqué) sur une échelle de cinq", a-t-il ajouté.
Selon le colonel Villeminey, la fermeture de la piste "était matérialisée".
En début d'année, quatre personnes avaient déjà péri dans les Alpes dans des avalanches: deux alpinistes lituaniens, le 3 janvier en Haute-Savoie, au-dessus d'Argentière, puis un skieur espagnol et un skieur tchèque le 5 janvier en Savoie.
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