Les dix marins, neuf hommes et une femme, sont restés captifs moins de 24 heures après l'interception mardi des deux petits navires rapides de guerre sur lesquels ils naviguaient et qui s'étaient égarés dans les eaux territoriales iraniennes.
"Après avoir présenté des excuses, ils ont été libérés dans les eaux internationales" car "leur entrée dans les eaux territoriales nationales n'était pas intentionnelle", ont annoncé les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime.
Le Pentagone a confirmé leur libération en soulignant qu'aucun mal n'avait été fait aux marins et que l'US Navy enquêterait sur "les circonstances qui ont mené à leur présence en Iran".
La télévision d'Etat a montré une vidéo des marins durant leur détention, assis et les mains sur la tête. Sur d'autres images, un Iranien montre leurs passeports ou on les voit assis à même le sol sur des tapis en train de manger.
Dès le début de cette affaire, Washington avait évité de jeter de l'huile sur le feu en affirmant que les marins allaient bien et pourraient être libérés rapidement.
Et la perspective de leur libération imminente était devenue claire après que l'amiral Ali Fadavi, commandant des forces navales des Gardiens de la révolution, a dit que leur action n'était pas "hostile" et que leurs navires avaient pénétré dans les eaux iraniennes, au large de l'île Farsi, en raison d'"une panne de leur système de navigation".
- "Que cela serve d'exemple" -
Après s'être entretenu dans la nuit au téléphone avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a exprimé sa "gratitude aux autorités iraniennes".
Sur Twitter, M. Zarif s'est félicité du règlement rapide de l'affaire par "le dialogue et le respect" loin de la politique "des menaces". "Que cela serve d?exemple".
Les Etats-Unis maintiennent une importante présence militaire dans les eaux stratégiques du Golfe, leur Ve Flotte siégeant notamment à Bahreïn. Et dans le passé, plusieurs incidents y avaient opposé leur marine aux forces navales iraniennes.
L'Iran et les Etats-Unis sont en principe toujours adversaires depuis la rupture de leurs relations diplomatiques en 1980 dans la foulée de la Révolution islamique.
Mais ces deux dernières années, à la faveur des négociations sur le programme nucléaire controversé iranien couronnées le 14 juillet par un accord historique entre l'Iran et les grandes puissances, ils ont entamé un véritable rapprochement.
Ainsi, le ministère iranien des Affaires étrangères a souligné que les nombreux "contacts téléphoniques menés à l'approche de l'entrée en application de l'accord nucléaire ont permis de régler plus rapidement" l'affaire des marins".
L'incident naval est survenu alors que l'Iran achève la mise en application de ses engagements prévus par l'accord nucléaire qui vise à limiter ses activités sensibles en échange d'une levée progressive et contrôlée des sanctions internationales qui lui sont imposées depuis des années.
- Au plus tard dimanche -
Juste après la libération des marins, l'un des principaux négociateurs iraniens, Abbas Araghchi, a affirmé que l'entrée en vigueur officielle de l'accord nucléaire devrait intervenir au plus tard dimanche.
"L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) doit rendre son rapport vendredi" pour confirmer que l'Iran a tenu ses engagements, et "vendredi, samedi ou dimanche nous annoncerons l'entrée en application de l'accord", a-t-il dit cité des médias officiels.
L'AIEA n'a pas confirmé dans l'immédiat cette annonce. Mais selon un responsable nucléaire iranien, un "grand nombre" d'inspecteurs de l'AIEA se trouvent en Iran pour vérifier les mesures iraniennes.
Selon Araghchi, un "communiqué commun" sera publié par M. Zarif et la chef de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini au nom des puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) pour annoncer officiellement l'entrée en application de l'accord.
Ce jour marquera le début d'une période d?au moins dix ans durant laquelle l'Iran limitera son programme nucléaire ainsi que la levée ou la suspension effective des sanctions européennes, américaines et de l'ONU.
Dans le cadre de cet accord, l'Iran a déjà réduit le nombre de ses centrifugeuses et envoyé à l'étranger la quasi totalité de son stock d'uranium faiblement enrichi. Il doit encore enlever dans les prochains jours le coeur du réacteur à eau lourde d'Arak.
L'accord nucléaire a provoqué la colère des alliés traditionnels de l'Amérique, l'Arabie saoudite et Israël notamment, qui y voient l'amorce d'une réconciliation Washington-Téhéran.
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