Après avoir mené mardi matin une opération escargot sur le périphérique nantais à l'heure de forte affluence, près d'une dizaine d'actions - opérations escargot ou barrages filtrants à l'aide de véhicules légers et parfois de tracteurs, ont été organisées en Loire-Atlantique mais aussi dans les départements voisins du Morbihan, du Maine-et-Loire, de Vendée, et d'Ille-et-Vilaine.
Une trentaine de tracteurs ont également bloqué pendant une heure la circulation du pont de Saint-Nazaire dans le sens nord-sud en se positionnant sur l'un de ses rond-points d'accès, a constaté l'AFP.
En outre, une trentaine de personnes ont occupé pacifiquement pendant plus de trois heures le hall de la sous-préfecture de Châteaubriant, au nord-est de Nantes, avant de quitter les lieux en fin de journée après discussions avec des représentants de la sous-préfecture.
Toutes ces actions avaient pris fin vers 19H00 mardi.
Si l'opération de la matinée à Nantes n'a pas autant perturbé la circulation que le redoutaient les autorités, celles-ci ont répondu avec fermeté aux manifestants en procédant à une vingtaine d'interpellations suivies de garde à vue.
Selon le bilan communiqué par la préfecture de Loire-Atlantique, 19 conducteurs ont été interpellés pour entrave à la circulation puis placés en garde à vue et leurs véhicules conduits à la fourrière.
Ces 19 personnes ont été relâchées en fin de journée et convoquées devant la justice pour le 24 février, leurs véhicules devant rester en fourrière jusqu'à cette date, a indiqué la police.
- "Ni procès, ni expulsion" -
Lundi, trois agriculteurs avaient été placés en garde à vue après avoir tenté de forcer un barrage de gendarmes avec leurs tracteurs, lors d'une opération escargot à l'ouest de Nantes. Remis en liberté mardi matin, ils feront l'objet de poursuites, selon Copain 44 (agriculteurs proches de la confédération paysanne, opposés au projet d'aéroport).
L'association agricole, qui voit dans cette réponse des pouvoirs publics "une volonté délibérée de provocation aux affrontements", n'en reste pas moins déterminée à poursuivre ses actions tant qu'elle n'aura pas obtenu l'assurance du président François Hollande qu'il n'y aura "ni procès ni expulsion" des 11 familles et des quatre agriculteurs installés sur la zone où doit être construit l'aéroport.
"On ne nous répond toujours pas sur l'annulation de la procédure de référé qui doit être examinée mercredi à Nantes. Il faudrait que le gouvernement se décide à dire quelque chose, car la colère monte", a déclaré à l'AFP Vincent Delabouglise, un des porte-parole du Collectif d'organisations agricoles opposées à l'aéroport.
Une "colère" dont certains redoutent qu'elle ne déborde à l'occasion de la manifestation "dans le calme et la sérénité" appelée par les anti-aéroport mercredi matin devant le TGI.
Mise en suspens en 2012 peu avant les dernières tentatives d'évacuation de la "Zad" - Zone d'aménagement différé dédiée au projet, rebaptisée "zone à défendre" par les opposants -, la procédure visant à expulser les derniers habitants du site où doit être construit l'aéroport a été relancée à l'automne 2015, après l'annonce d'une reprise des travaux pour début 2016.
Le TGI de Nantes examine mercredi en fin de matinée la demande en référé de la société Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale du groupe Vinci et concessionnaire du site, visant à leur expulsion, assortie d'une astreinte journalière de 200 à 1.000 euros et d'une mise sous séquestre de leurs biens et cheptels s'ils n'obtempèrent pas.
Pour obtenir du chef de l'État "l'abandon immédiat des procédures d'expulsion", plusieurs milliers d'opposants - entre 7.200 et 20.000, selon les sources - avaient déjà manifesté samedi sur le périphérique nantais, totalement bloqué à la circulation jusqu'à l'intervention des forces de l'ordre dans la nuit de samedi à dimanche.
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