"Aujourd'hui, devant la gravité des événements (...) il faut prendre des décisions exceptionnelles, et, pour moi, la vie est plus sacrée que tout autre critère", a déclaré M. Ammar à l'AFP.
Face aux événements, "on est obligé de se cacher un petit peu", a déploré M. Ammar, qui dit n'avoir "pas le choix" et que cet appel lui fait "mal au ventre".
"Malheureusement pour nous, on est ciblés: dès qu'on est identifiés, qu'on est juifs, on peut être agressés et même risquer la mort. Là, on a franchi un pas d'une extrême gravité", a ajouté ce responsable communautaire.
L?État fait "tout pour nous assurer le maximum de protection", a tenu à souligner M. Ammar, mais "on ne peut pas demander plus. On ne va pas mettre un policier, un gendarme ou un militaire derrière chaque juif".
La communauté juive de Marseille compte quelque 70.000 membres sur une population de 855.000 habitants, selon le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), ce qui en fait la deuxième plus importante de France, derrière Paris et sa région, et une des plus nombreuses d'Europe également.
Interrogée sur la décision du président du consistoire, la présidente régionale du Crif, Michèle Teboul a dit penser que "sur le plan personnel, (...) il faut vivre normalement". "Mais je ne peux pas ne pas me plier (à cette décision) si c'est pour assurer la sécurité des juifs", a-t-elle ajouté.
"Nous devons réaffirmer, nous devons garantir au quotidien, partout sur le territoire, la liberté de chaque citoyen, sa liberté, y compris de vivre sa croyance. C'est ça une République laïque", a réagi la garde des Sceaux, Christiane Taubira, à sa sortie d'une réunion à Matignon pour faire le point sur la situation après les attentats du 13 novembre.
"Cette République laïque, elle reconnaît la liberté de conscience, elle reconnaît aussi la liberté de croyance et la République garantit l'exercice des Cultes. Le gouvernement y veillera, chacune, chacun, a le droit d'avoir ses croyances", a-t-elle poursuivi.
Les juifs de France peuvent-ils se sentir en sécurité ? "Absolument, comme tout citoyen français, les juifs de France doivent se sentir en sécurité" et doivent "bien entendu" pouvoir porter la kippa dans la rue, a répondu la garde des Sceaux.
"Nous sommes solidaires de la communauté. C'est à la communauté de prendre ses dispositions", a déclaré pour sa part le sénateur-maire (Les Républicains) de Marseille, Jean-Claude Gaudin.
Un enseignant juif de 35 ans, portant la kippa, a été attaqué à la machette par un adolescent turc d'origine kurde de 15 ans. Le professeur s'est défendu et n'a été blessé que légèrement.
L'auteur des faits, qui a dit aux policiers avoir agi "au nom d'Allah" et du groupe État islamique, était en garde à vue mardi, dans le cadre d'une enquête pour "tentative d'assassinat aggravé en raison d'une appartenance religieuse" et d'"apologie du terrorisme", pour laquelle le parquet antiterroriste de Paris est saisi.
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