"Des rapports crédibles disent que des personnes sont mortes de faim (...) Ce que nous avons vu à Madaya est sans comparaison (...) par rapport à d'autres parties de la Syrie", a déclaré le représentant du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Sajjad Malik, en téléconférence depuis Damas.
Il s'est dit "horrifié" par ce qu'il a vu, racontant que les enfants en étaient réduits à devoir arracher de l'herbe pour survivre et qu'ils n'avaient quasiment rien d'autre à manger que de l'eau mélangée à des épices.
"Ce que nous avons vu à Madaya ne devrait pas exister à notre époque", a-t-il dit, soulignant que les habitants manquaient absolument de tout.
Un convoi d'aide humanitaire avec plus d'une quarantaine de camions est entré lundi pour la première fois depuis octobre dernier à Madaya, ville syrienne assiégée depuis six mois par les forces armées du régime de Damas. D'autres convois sont prévus ces prochains jours, a déclaré M. Malik.
D'après les premières estimations, entre 300 à 400 personnes ont besoin d'une aide médicale d'urgence, selon les Nations unies. Un porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tarek Jasarevic, a relevé que l'agence souhaitait pouvoir faire entrer des cliniques mobiles dans Madaya pour secourir les plus faibles au plus vite.
Vingt-huit personne sont mortes de faim dans la ville depuis le 1er décembre, selon l'ONG Médecins sans frontières (MSF). L'ONU ne disposait toutefois pas mardi d'un bilan, indiquant qu'il fallait encore du temps pour confirmer les décès.
L'ambassadeur syrien à l'ONU Bachar Jaafari avait affirmé qu'aucun civil n'était mort de faim à Madaya.
Foua et Kafraya, deux autres localités syriennes chiites assiégées par les rebelles, ont également pu être ravitaillées lundi. Cela n'avait également pas pu être possible depuis le 18 octobre dernier.
Un porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, a expliqué que l'accord qui a permis aux humanitaires d'apporter de l'aide prévoit l'acheminement d'autres convois humanitaires dans ces trois mêmes villes (Madaya, Foua et Kafraya) mais aussi dans la ville de Zabadani.
M. Malik a précisé que deux autres convois devaient parvenir à Madaya, Foua et Kafraya ces prochains jours, mais il a souligné l'importance de mettre fin à ces sièges pour stopper les souffrances de ces populations.
400.000 civils au total sont piégés dans les villes syriennes assiégées par l'armée du régime de Bachar al-Assad ou par les rebelles, d'après les Nations unies.
Selon l'ONU, le conflit en Syrie a fait des millions de déplacés et provoqué en Europe la pire crise migratoire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
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