"Une mammographie tous les deux ans pour des femmes de 50 à 74 ans présentant un risque modéré procure le meilleur équilibre entre les bienfaits et les dangers du dépistage" comme les faux-positifs, explique l'U.S. Preventive Services Task Force.
Son nouveau guide est publié lundi dans les Annals of Internal Medicine.
Ces recommandations laissent aux femmes plus jeunes la décision de subir une mammographie après consultation avec leur médecin.
Le 20 octobre dernier la très respectée American Cancer Society (ACS) avait préconisé que les femmes à risque modéré de développer un cancer du sein attendent 45 ans avant de faire une mammographie annuelle. Auparavant, elle préconisait de commencer à 40 ans.
L'ACS estime désormais que réaliser cet examen tous les deux ans est suffisant au-delà de 54 ans si les femmes sont en bonne santé avec une espérance de vie d'au moins dix ans.
Les dernières recommandations fédérales de dépistage s'appuient sur les conclusions unanimes de six groupes de recherche indépendants. Elles sont similaires à celles émises en 2009.
Elles prennent en compte de nouvelles données provenant des mammographies numériques et de traitements plus avancés de la maladie.
Ces chercheurs ont tous conclu que pour les femmes courant un risque modéré, le fait de commencer des mammographies plus jeunes ou d'en faire plus souvent ne permettait d'éviter qu'un très petit nombre de décès au prix d'un nombre plus grand de faux positifs et de biopsies.
Cela se traduit par davantage de "sur-diagnostics et de traitements inutiles", explique le rapport.
- La mammographie sauve des vies -
Mais le docteur Jeanne Mandelblatt, du Centre du cancer de la faculté de médecine de Georgetown à Washington, s'est toutefois montrée prudente.
"C'est important de se souvenir que toutes les femmes n'ont pas un risque modéré de cancer du sein" et que les prédispositions génétiques familiales et d'autres facteurs doivent être pris en compte, a précisé celle qui a contribué à l'étude fédérale dans le cadre du "Breast Cancer Surveillance Consortium".
"L'essentiel c'est que la mammographie sauve des vies", a ajouté la cancérologue dans un communiqué.
Selon elle, l'âge pour commencer à faire une mammographie et la fréquence de cet examen "est une décision personnelle" car "il n'existe aucune formule pouvant fournir une réponse".
Les chercheurs ont utilisé six modèles de simulation informatique, analysant dix stratégies de dépistage du cancer du sein pour des femmes présentant un risque de cancer mammaire jugé modéré.
Ils ont ainsi examiné une mammographie commençant à différents âges (40, 45 ou 50 ans) et à une fréquence d'un ou deux ans en s'appuyant sur des données nationales d'incidence de cancer du sein, des risques, des types de mammographie, de l'efficacité des traitements et du risque de mortalité d'autres maladies.
Une mammographie tous les deux ans entre 50 et 74 ans réduit le risque de mortalité par cancer du sein de 26% (7 décès pour mille femmes), ont-ils déterminé.
Commencer ce dépistage à 40 ans tous les deux ans permet d'éviter un décès de plus pour mille femmes mais entraîne nettement plus de faux positifs et de traitements inutiles.
La tumeur du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde. Aux Etats-Unis, environ 230.000 femmes devraient recevoir un tel diagnostic en 2015. C'est la deuxième cause de mortalité par cancer chez les Américaines après celui du poumon.
Même si la mortalité résultant du cancer du sein diminue régulièrement depuis 1990, grâce surtout à une détection plus précoce et aux traitements, 40.300 femmes en sont mortes en 2015.
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