"Quatre cent personnes doivent être évacuées immédiatement" et l'ONU espère le faire "dès que possible", peut-être dès mardi, a indiqué à la presse le patron des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien.
Il venait d'informer de la situation à Madaya et dans d'autres villes syriennes assiégées les ambassadeurs des 15 pays du Conseil de sécurité réunis à huis clos.
Les civils à évacuer "sont en grand danger de mort" et souffrvent de malnutrition ou "d'autres problèmes médicaux", a-t-il précisé.
Pour les évacuer en sécurité par la route ou les airs, a-t-il ajouté, il faudra des assurances de la part du gouvernement syrien mais aussi "d'autres parties".
La population de la ville rebelle syrienne de Madaya, qu'un premier convoi humanitaire a pu atteindre lundi, souffre de famine après six mois de siège par les forces gouvernementales.
Selon Médecins sans Frontières, 28 civils y sont morts de faim depuis début décembre.
"Il est important de noter qu'assiéger (une population civile) avec pour objectif de l'affamer est un crime de guerre", a souligné l'ambassadeur espagnol Roman Ozargun Marchesi. Il a cependant jugé "positive" l'autorisation donnée par Damas de ravitailler Madaya.
L'Espagne et la Nouvelle-Zélande, ainsi que la France, avaient demandé ces consultations du Conseil, qui va "continuer de suivre la situation", selon l'ambassadeur espagnol.
L'ambassadeur français François Delattre a souhaité qu'une réunion formelle du Conseil, publique celle-là, soit rapidement organisée sur le sort des villes syriennes assiégées, où 400.000 civils sont pris au piège selon l'ONU.
Les premiers camions remplis de nourriture, de médicaments et de couvertures ont pénétré lundi à Madaya.
"Il faut que ce soit un commencement, pas seulement une opération ponctuelle", a souligné l'ambassadeur néo-zélandais Gerard van Bohemen. L'assistance humanitaire "ne peut pas être l'otage de la politique".
L'ambassadeur britannique Matthew Rycroft a réclamé que "tous les sièges soient levés pour sauver les vies des civils et pour promouvoir la paix en Syrie".
M. Delattre a fait valoir qu'améliorer la situation humanitaire ne pouvait que faciliter un règlement politique en Syrie, à moins de trois semaines de la date prévue pour l'ouverture de pourparlers de paix entre Syriens sous l'égide de l'ONU.
"Les négociations inter-syriennes ne pourront pas reprendre sans une amélioration du sort des civils", a-t-il expliqué.
L'ambassadeur syrien Bachar Jaafari a de son côté affirmé qu'aucun civil n'était mort de faim à Madaya mais que "des terroristes à l'intérieur" de la ville volaient la nourriture.
Il a accusé l'Arabie saoudite et le Qatar, deux ennemis jurés de Damas, de propager "des mensonges" dans le but de "diaboliser" le régime syrien et de "saboter" les prochains pourparlers de paix, prévus en principe à partir du 25 janvier à Genève.
La guerre en Syrie a fait 260.000 morts depuis mars 2011 et forcé des millions de Syriens à quitter leurs foyers et à s'exiler en nombre dans les pays voisins.
L'ONU s'efforce de porter secours à 4,5 millions de civils qui sont dans des zones difficiles d'accès, dont près de 400.000 sont assiégés par les forces du régime ou les groupes armés rebelles.
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