Au pied d'une grande fresque colorée figurant son visage à Brixton (sud de Londres), les fans, toutes générations et pays confondus, ont commencé à défiler sitôt le décès annoncé tôt le matin.
"Tout le monde l'aimait. C'est un jour de tristesse", dit Julia, la petite quarantaine, venue en voisine de ce quartier populaire en voie de gentrification, où Bowie est né il y a 69 ans.
"Il est toute ma jeunesse, le défi aux stéréotypes sur le sexe. Pour les gays, c'était une lumière qui nous guidait et nous donnait de l'espoir. J'ai deux filles, et elles l'adorent", souligne Charlie Rice, 66 ans, lunettes fumées et écharpe colorée qui travaille pour une organisation caritative.
Nydia 45 ans, écrivaine anglaise, en pleurs, dépose fleurs et bougies, rallume celles qui sont éteintes. "Il était tout pour moi. Il a eu beaucoup d'influence sur ma vie, depuis l'âge de 11 ans. Si je n'avais pas eu David Bowie comme héros, je n'aurais probablement jamais été artiste", dit-elle.
Dagmar, 40 ans, graphiste, vient du Brésil. "Ce n'est pas seulement sa musique, ce sont ses actes, son style de vie, ce qu'il représentait pour chacun", dit-il. Calvin Tsai, 23 ans, un étudiant taiwanais, renchérit: "il est dans nos coeurs et on ne l'oubliera pas. C'est un grand musicien, je joue de la musique et il m'a beaucoup influencé"c.
Clare Ronai 35 ans, comptable, a apporté des fleurs. Elle est en pleurs, avec son bébé dans la poussette. "Je l'ai découvert quand j'avais 12/13 ans, et on pense tous qu'on n'est pas normaux à cet âge. Et ils nous a aidés pendant toute cette période".
Elle a habillé son bébé comme celui qui apparaît dans Labyrinth, le film où Bowie figurait le roi des lutins.
A Berlin, où il se réfugia à la fin des années 70 pour retrouver l'inspiration, les admirateurs déposaient des fleurs devant son ancienne adresse, au 155 de la Hauptstrasse, dans le quartier de Schöneberg.
Larmes et fleurs également devant sa maison de Manhattan, un élégant bâtiment de brique rouge sur Lafayette Street à Soho. "C'était un artiste génial à tout point de vue, toujours en avance sur son temps", dit Michelle Lynn, venue sur place avant d'aller travailler, avec des photos de lui dans son sac à main. Elle se souvient l'avoir vu en concert, la première fois au Madison Square Garden. "J'avais été époustouflée".
Autre lieu d'hommage, l'exposition qui lui est consacrée actuellement à Groningue, dans le nord des Pays-Bas, après avoir fait le tour du monde, et pour laquelle les tickets se vendaient à une vitesse folle.
Suzanna Lemstra, 58 ans, la voix tremblante d'émotion, exprime son admiration : "J'aimais avant tout sa musique mais c'était aussi quelqu'un qui montrait qu'il ne faut pas avoir peur d'être soi-même et qu'il est toujours possible de se réinventer".
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