Depuis le 1er janvier 2016, la loi oblige les restaurants qui servent entre 150 et 200 couverts par jour à trier et valoriser leurs déchets. Une obligation issue de la loi 2010-788 du 12 juillet 2010, dite Grenelle 2. Dans ce cadre, si le doggy bag - le "sac à toutou" littéralement - n'est pas obligatoire, il se démocratise. Le principe consiste à emballer les restes du repas des clients pour qu'ils puissent les ramener chez eux.
Un concept qui séduit
Du côté des restaurateurs, certains n'ont pas attendu cette loi pour être séduit pas le concept. A la pizzeria du Drugstore, "dès qu'il reste plus d'un quart de la pizza, on propose au client de la rapporter chez lui", confie Mathieu Talbot, directeur du restaurant. Un service qui est venu se greffer naturellement, en plus du service à emporter. "On l'a proposé une fois, le client a apprécié donc on a décidé de continuer", résume simplement le directeur. Lucide, ce dernier avoue qu'il serait impossible pour la pizzeria de "lésiner sur la quantité ou la taille de la pizza. Dans tous les cas, on ne fera pas de plus petites pizzas pour supprimer le doggy bag."
Un doggy bag = un dessert ?
Et si les clients ne terminent par leurs pizzas, c'est bien souvent pour garder une petite place pour le dessert. "La pizza est facturée et si le doggy bag peut éviter le gaspillage c'est aussi bien. Dans certains cas, cela permet même au client de prendre un dessert", sourit Mathieu Talbot. De quoi dynamiser le commerce en somme. A deux pas de là, le French Burger, ouvert depuis un an et demi, propose ce service depuis le début. "Je place automatiquement dans une boîte le burger s'il reste une bonne portion, ainsi que les frites dans une barquette", explique Clément Giroudet, le responsable de cuisine et du restaurant. Un service qui n'a encore jamais été refusé par les clients selon le chef qui précise toujours que le tout doit être consommé rapidement.
Une question d'hygiène
Chena Houréa, qui gère le restaurant oriental les Beaux-Arts rue Damiette est plus réservé sur le sujet. "Le couscous et le tajine, c'est assez difficile à transporter et j'ai toujours peur de la manière dont les clients vont le conserver." La restauratrice avoue malgré tout ne pas refuser d'emballer les restes lorsqu'on le lui demande. Stéphane Vendange, le directeur de la Walsheim et de la Tavola à Rouen, reste réticent. "C'est un coût supplémentaire pour l'entreprise puisque nous devrons adapter le support en fonction de la nourriture. Finalement, je crains que ça ne pénalise le client si l'on doit augmenter nos prix." La question de la conservation du produit revient également. "Je maîtrise ce que l'on sert à table, mais une fois que le produit sort de mon restaurant, je ne maîtrise plus, regrette-t-il. Mais je ne suis pas contre et si on doit le faire, on le fera mais de manière professionnelle et intelligente."
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