Dans un communiqué, MSF a affirmé que le centre se trouvait à Razeh dans la province de Saada (nord), une zone contrôlée par les rebelles chiites Houthis en guerre contre les forces gouvernementales soutenues par une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite.
MSF a revu à la hausse le bilan de cette frappe en indiquant que quatre personnes avaient été tuées et dix blessés dans le centre médical utilisé par l'organisation depuis novembre 2015.
Deux membres du personnel MSF figurent parmi les blessés et sont dans un "état critique", a-t-elle ajouté, laissant entendre que le bilan pourrait s'alourdir avec la possibilité de personnes prises dans les décombres de plusieurs bâtiments qui se sont effondrés.
Raquel Ayora, qui dirige les opérations de MSF au Yémen, a indiqué dans le communiqué que son organisation fournissait régulièrement aux belligérants les positions GPS de ses installations.
"Il n'y a aucune possibilité pour ceux qui ont des capacités de lancer des raids aériens ou de tirer des missiles d'ignorer" ce fait, a-t-elle souligné.
Après avoir condamné l'attaque, elle a appelé à nouveau les protagonistes à la "nécessité de respecter les patients et les installations médicales".
Il s'agit de la troisième attaque contre des installations de MSF, selon le communiqué. Le 27 octobre, l'hôpital Hayadin avait été détruit par un raid aérien de la coalition arabe, dans la même province de Saada, sans faire de victime, selon elle.
En décembre, MSF avait accusé l'aviation de la coalition arabe d'avoir frappé l'une de ses cliniques mobiles à Taëz (sud-ouest), faisant neuf blessés, dont deux employés de l'organisation. La coalition arabe avait alors promis d'enquêter.
- L'émissaire de l'ONU à Sanaa -
Ailleurs dans le pays, un colonel des services de renseignement Ali Saleh al-Nakhibi a été abattu par balle par des inconnus qui ont réussi à prendre la fuite à Aden, la grande ville du sud reprise par les forces gouvernementales, a indiqué un responsable de sécurité.
Sur le plan politique, l'émissaire de l'ONU au Yémen Ismaïl Ould Cheikh Ahmed est arrivé à Sanaa pour tenter de convaincre les rebelles et leurs alliés, les partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, de reprendre les négociations de paix avec le gouvernement, selon un correspondant de l'AFP sur place.
L'émissaire onusien doit rencontrer à cet effet les dirigeants des rebelles et des responsables de l'entourage de M. Saleh.
Le ministre yéménite des Affaires étrangères Abdel Malak al-Mekhlafi a indiqué samedi à l'AFP que le prochain round de ces négociations, prévu le 14 janvier, avait été reporté au 20 ou 23 janvier en raison selon lui "du refus des Houthis de la date du 14 janvier".
Le prochain round des négociations doit avoir lieu à Genève, a-t-il précisé.
La guerre a directement affecté 80% de la population de ce pays pauvre de la péninsule arabique et fait près de 6.000 morts depuis mars dernier.
Elle a également favorisé la montée en puissance de groupes jihadistes, dont l'organisation Etat islamique (EI) qui agissent presque à visage découvert dans le sud où ils multiplient les attentats.
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